PAULETTE Missambo, présidente de l'Union nationale (UN) – telle une coureuse de relais – vient de passer le témoin à la vice-présidente du parti, Jeanine Taty Koumba, au terme d'une réunion du Bureau national qui s'est tenue le week-end écoulé. À en croire le communiqué de l'UN, il s'agit purement et simplement d'un intérim qui va correspondre à la durée de la Transition politique en cours.
Un modus operandi qui se justifie par le fait que seul le Congrès, unique organe habilité à entreprendre un changement "définitif" ou pas au sommet, peut mettre un terme aux fonctions de la "native de Mulundu". À y regarder de près, ce passage de flambeau, momentané, ne surprend guère les observateurs de la vie politique gabonaise. Mieux, on serait même tenté de le qualifier de "non-événement", pour reprendre l'expression abondamment utilisée par les militants du Parti démocratique gabonais (PDG) sous le magistère d'Ali Bongo Ondimba, président de la République déchu depuis le 30 août dernier. On peut comprendre que les nouvelles responsabilités de Paulette Missambo ne lui permettent vraiment pas de "suivre deux lièvres à la fois".
A savoir gérer le Sénat de la Transition et parallèlement assurer l'animation quotidienne de son parti, l'Union nationale. En revanche, au regard du contexte marqué par une mise sous cloche des clivages politiques par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), il serait bon de s'interroger sur la nouvelle orientation de cette formation de l'opposition, sous l'ancien régime. Pour l'heure, Paulette Missambo a été cooptée par les nouveaux tenants du pouvoir. Nul doute que d'autres militants intégreront les différentes instances de la Transition. Espérons que les "Unionistes" ne se laisseront pas aveugler par les "délices du pouvoir" et continueront de jouer le rôle de vigie et de sentinelle, comme ils faisaient jusque dans un passé récent.
Yannick Franz IGOHO
Libreville/Gabon
hans.mebale
