Affaire Davila : les témoignages glaçants des riverains et des parents

Vendredi dernier, un déplacement sur le terrain a permis de recueillir les témoignages auprès des personnes ayant découvert la jeune fille inconsciente dans une broussaille du Cap Santa-Clara, mais aussi des parents qui ont accepté de mettre à notre disposition les conclusions des professionnels de la santé.

LE 31 mai 2024 peu avant 10 heures, une dame découvre MAD au milieu de la végétation, sur la route du Cap Santa-Clara. Vendredi dernier, à la suite de l’enquête menée par notre rédaction, loin des informations "officielles" à la limite parcellaires, voire tronquées, mises à sa disposition, la victime a accepté de nous en dire davantage, tout en requérant l’anonymat.

Sa version fait froid dans le dos et ne laisserait indifférent aucun chef de famille, confirmant ainsi les informations mises sur la place publique par les parents de cette mineure âgée de 16 ans, inscrite en classe de terminale B au lycée privé Mbelé d’Angondjé. Ainsi que le récit de la dame qui dit avoir trouvé la mineure à moitié nue, juste avec un collant noir et un sac à côté. Elle aurait ensuite alerté le voisinage, dont des ressortissants ouest-africains. Ensemble, ils auraient alors déplacé la fille en état d’inconscience pour la mettre en sécurité en un lieu sûr, plus précisément dans une maison en construction située non loin de là.

Selon nos interlocuteurs, une intuition les amènera à fouiller l’intérieur du sac de la fille. Ils trouveront, dans un cahier, un numéro de téléphone. En le composant, la dame tombe heureusement sur le papa de MAD qu'elle informe, dans un premier temps, de la découverte " du corps sans vie d’une jeune fille " sur la voie menant au Cap Santa-Clara. Plus tard, ayant constaté de " légers battements du cœur chez elle ", la même dame aurait immédiatement rappelé son interlocuteur pour lui dire que " MAD vit, elle respire encore ".

Rassuré par ce dernier message, le père aurait accouru sur les lieux, accompagné notamment de son épouse. Ayant reconnu leur enfant, tout en louant l’acte salvateur posé par la dame à l'origine de la découverte et ses soutiens, le couple l’aurait conduit rapidement au Centre hospitalier universitaire d’Akanda (CHUA), où elle a été reçue aux urgences dont l’accès n’était permis qu’aux seuls Officiers de police judiciaire (OPJ). Et c’est là-bas qu’elle aurait été réanimée. Bien que traumatisée, MAD aurait fait le récit de sa mésaventure à ses parents. À en croire ces derniers, une fête était prévue avec ses condisciples du lycée.

Mais n’ayant pas reçu auparavant l’autorisation de sa famille, elle aurait renoncé à y prendre part. Alors qu’elle marchait avec ses camarades, ceux-ci auraient improvisé un autre moment de détente, ce qu’elle aurait accepté sachant qu’il devait se terminer assez vite. Erreur, car à peine aurait-elle commencé à boire qu’elle aurait ressenti le besoin de se soulager. En allant satisfaire son envie, ses compagnons auraient mis des substances dans son verre. Des stupéfiants ? De retour dans le troquet, MAD aurait terminé son verre sans se douter de rien. Sauf que, quelques instants plus tard, elle aurait été prise par de vertiges.

C’est dans cet état d’inconscience qu’elle aurait donc passé la soirée avec ses compagnons. Le lendemain, la voyant toujours ainsi, ils auraient abusé d’elle avant de l’emmener au Cap Santa-Clara, l’abandonnant à moitié nue dans la brousaille. À l’endroit où elle a été retrouvée, des traces de pneus étaient encore visibles à notre passage. Ce qui laisserait penser qu’elle y aurait été transportée à bord d’un véhicule, avant d’être jetée par au moins deux personnes. Qui seraient-elles ? À qui appartiendrait la voiture en question ? Qui était le chauffeur ? Selon nos informateurs, la plupart des mis en cause seraient des enfants de hauts-gradés de nos Forces de défense et de sécurité. Mais il n’y aurait qu’un seul parmi ces derniers qui s’agiterait.

Et ce dernier aurait demandé aux parents de la victime présumée, dans les locaux de la PJ : " Pourquoi c’est mon fils qui est cité, alors qu’ils étaient à dix ? " S’il a vraiment posé cette question, il y a lieu de se demander comment aurait-il su que les mis en cause étaient au nombre de dix. Pourquoi s’agirait-il ainsi, si son fils n’était pas mêlé à cette affaire ? Aguerri pour ce genre de dossiers, le procureur de la République a certainement déjà une opinion quant à la véracité ou non des faits. Et c’est probablement en raison des zones d’ombre qu’il aurait ordonné la reprise de l’enquête.

G.R.M

Libreville/Gabon

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