Box commerciaux du CNOU : la prime à la sécurité à l’UOB

Lorsque de jeunes entrepreneurs gabonais exerçant sous le restaurant universitaire de l’Université Omar-Bongo (UOB) ont récemment déclaré qu'ils craignaient de ne pas bénéficier du projet de réaménagement annoncé il y a quelques mois par le Centre national des œuvres universitaires (CNOU), beaucoup ont de nouveau pensé à une défaillance de cet organisme.

Sauf que derrière cette sortie se cache une réalité toute simple. Suite à la visite en avril 2022 du ministre en charge de l’Enseignement supérieur du régime déchu, il avait été décidé de réhabiliter le restaurant de l’UOB qui présentait, et jusqu’à ce jour d’ailleurs, des risques sur la fragilité des murs de soutènement, des circuits électriques présentant des risques d'électrocution, des sanitaires susceptibles de véhiculer des maladies, de la fragilité de la toiture, etc. Ainsi, les responsables du CNOU avaient travaillé avec une équipe d’experts en bâtiment qui avait indiqué que le sous-sol abritant les box doit être rapidement réfectionné pour renforcer la soutenabilité du bâtiment. Pour engager les travaux, les locataires devaient donc libérer les lieux.

Une note leur a été transmise en avril de la même année. Devant leur refus d'obtempérer, le Centre a été contraint de saisir un huissier, le 28 mai 2022, aux fins de procéder à une cessation de trouble et libération des lieux. Contre toute attente, ils s’y sont maintenus arguant que les contrats de bail avaient été signés avec le secrétariat général de l’UOB en 2015. Or, avancent certaines sources, ces documents sont nuls du fait de la qualité de la personne publique. Après que le Tribunal de Libreville s’est déclaré incompétent en août 2022, le Centre s'est tourné vers l’Agence judiciaire de l’État qui a constaté une irrégularité dans les contrats conclus, du fait de la qualité de la personne publique. Elle a demandé au rectorat de l’UOB d’accorder aux commerçants un préavis de six mois conformément aux dispositions de l’article 123 de l’Acte uniforme OHADA sur le droit commercial. Au final, pour trouver une issue à cet épineux dossier, rectorat, secrétariat général et CNOU décideront d'accorder un préavis aux commerçants des box qui expirait le 4 novembre 2023.

Pour mémoire, les maraîchers sont également concernés par la mesure d'expulsion. Charles Mavanza Ma Mandza, directeur adjoint de la délégation Libreville-Nord-Akanda CNOU, a affirmé qu'il n'y a aucune frayeur à avoir et que le projet de réaménagement ne laissera personne de côté.

"Nous sommes bien conscients que la suspension de leurs activités leur cause des désagréments, mais elle était nécessaire. Si nous souhaitons mieux réorganiser l’activité dans ces box, notre principale préoccupation est d'abord de réhabiliter des espaces qui ne répondaient plus aux normes et qui pouvaient être dangereux pour leur sécurité. Il faut savoir que de gros travaux sont prévus pour rénover le restaurant et ces locaux qui se trouvent en dessous n'y échappent pas", a-t-il laissé entendre, il y a quelques jours. Sur ce point, beaucoup, y compris les étudiants, pensent que ces espaces ont besoin d’être restructurés pour offrir un meilleur confort de travail. En attendant, le CNOU a tenté de trouver des solutions.

"Nous avons identifié des zones qui vont accueillir ces jeunes entrepreneurs, le temps de finir les travaux de modernisation du restaurant de l'UOB. Nous savons que cela cause des soucis, mais ils devraient les intégrer dès janvier 2024. Toutes les décisions prises sont en faveur des étudiants et forcément ils seront impliqués dans la réaffectation des box", a-t-il conclu. Mais dans cette affaire, il est impossible de ne pas se pencher sur le rôle du secrétariat général. Pourquoi a-t-il signé des contrats avec ces jeunes entrepreneurs alors que les textes ne le lui permettent pas ? Combien ces box généraient par an et quelle destination ont pris ces sommes ? Nous avons tenté de rencontrer le secrétariat général pour avoir des réponses à ces questions. "C'est une affaire qui a été vidée de sa substance dès qu'une décision de justice a donné la conduite à tenir. Il n'y a rien à rajouter. Tout le monde doit se plier à la décision des juges", nous a-t-on laissé entendre.

Serge A. MOUSSADJI

Libreville/Gabon

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