Steeve Nzegho Dieko : "La gestion du PDG ne laisse aucune place au désordre, à la trahison et à la légèreté (...)"

Le cap fixé sur 2 023 et fermement déterminé à mener à bien la mission que lui a confiée le "Distingué camarade président" Ali Bongo Ondimba, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) tire, avec force détails, les leçons de la tournée qu'il a bouclée récemment à Koula-Moutou (Ogooué-Lolo). Tout en rassurant au passage ses "alliés" de la Majorité républicaine et sociale pour l'émergence.

L'UNION : Vous venez d’effectuer une tournée à travers le pays. Quels enseignements tirez-vous au terme de celle-ci ?

Steeve NZEGHO DIEKO : Tout d'abord, je voudrais vous remercier pour l'opportunité que vous m'offrez de m'exprimer à travers vos colonnes. Cela revêt, à mes yeux, une importance particulière. D'autant que c'est la toute première fois que je m'astreins à un exercice pareil sur le plan local, depuis que le Distingué camarade président (DCP), Ali Bongo Ondimba, m'a fait l'insigne honneur, le 9 mars dernier, de me nommer à la tête du secrétariat exécutif de notre grande formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG). Sur ce, je vous dirais que sur les très hautes instructions du DCP, Ali Bongo Ondimba, le secrétariat exécutif du PDG, sous ma conduite, avait le devoir de se conformer à une triple exigence . Se présenter, en tant que nouvelle équipe dirigeante du parti, directement aux militantes et militants et, plus globalement, aux populations gabonaises. Toucher du doigt les réalités de fonctionnement des structures de base (Fédérations, et exécutifs locaux) sans me contenter des rapports, souvent biaisés, que les secrétaires communaux, départementaux et fédéraux envoient au siège. Enfin, vérifier l’impact des messages et orientations du DCP auprès desdites structures. Telles sont les principales missions que j’avais à mettre en œuvre sur le terrain, à travers ce périple politique qui, comme vous l'avez indiqué, m’a conduit à visiter tous les coins et recoins du pays, au nom du DCP. L’imminence de l’élection présidentielle d’août 2023 ainsi que les autres joutes électorales consubstantielles aidant, vous comprenez aisément les raisons de ce dynamisme qui participe, en fait, d'un élan de renouveau au sein de notre formation politique. Je suis d’ailleurs tout heureux de cette perche que vous me tendez pour remercier à nouveau le DCP, pour la très haute confiance qu’il a bien voulu me témoigner par cette marque d’estime au demeurant inestimable. C'est vous dire que la mission principale que m’a assignée le DCP peut être ainsi résumée : procéder à la mise en place d'une feuille de route offensive, qui s'articule autour de cinq axes majeurs, dont je vous présenterai les détails très prochainement. Le but étant de moderniser en profondeur l’organisation et le fonctionnement de notre parti qui, comme vous le savez, a célébré, le 12 mars dernier, ses 54 ans d'existence. De même, nous nous devions d'élaborer des actions sociales, politiques et éducatives à suggérer au président de la République aux fins d’assurer, comme il s’y est engagé lui-même, le bien-être des populations, un des axes majeurs de son projet de société.

À chaque étape, vous avez conclu avec les militantes et militants un "Contrat de confiance et soutien mutuel" (CCSM). Que recouvre-t-il exactement ?

Le concept de "Contrat de confiance et de soutien mutuel" (CCSM) est, il faut l'avouer, un paradigme innovant fondé sur la nouvelle dynamique d’unité et de solidarité servant désormais de socle à l’engagement des militantes et militants du PDG, en collaboration directe avec le secrétaire général sans intermédiaire ni interface. De telle sorte que nous allions tous, unis comme un seul homme, en campagne pour la victoire sans équivoque du candidat naturel du PDG à l’élection présidentielle d’août 2023. Pour ainsi dire, c'est un pacte de responsabilité. La base, autrement dit, le militant est mis au centre du dispositif politique du PDG. Avec en filigrane, la nécessité que nous nous approprions tous les notions d’unité, de mobilisation, rassemblement, humilité, fidélité, loyauté, respect entre militant, engagement sincère et réconciliation. Les neuf (9) valeurs fondamentales de notre formation politique. En tout état de cause, le contenu du CCSM a longuement été présenté sur l’ensemble du territoire national. Reste à l'étendre à la diaspora. Ceci étant, il nous fallait le parapher, en toute solennité, avec les populations gabonaises, dans la grande perspective de 2023. Et, dans le même temps, rassurer nos militants et convaincre les indécis que le président Ali Bongo Ondimba est le meilleur choix pour notre pays.

En outre, au cours de cette tournée, vous avez dénoncé les maux qui minent votre formation politique et procédé, dans certaines localités, à la réconciliation de certains de vos militants. Avez-vous le sentiment d’avoir été compris ?

Il serait prétentieux d’affirmer, de manière péremptoire, avoir été compris. Tout comme il me serait défaitiste d’affirmer le contraire. L’histoire nous dira si j’ai été compris. Qui dit l’histoire, dit le déroulement des événements qui vont se produire, à partir des manifestations, actions, mouvements qui auront lieu dans les tout prochains jours. L’évaluation d’un travail ne se fait jamais a priori. Il se fait in itinere ; c’est-à-dire, chemin faisant. En revanche, je nourris le secret espoir d’avoir été compris par mes camarades. Car la camaraderie est un idéal de fraternité. Et, comme j’aime à citer Saint-Exupéry, "la fraternité ne consiste pas à se regarder les yeux dans les yeux. Mais à regarder ensemble dans la même direction". Et notre direction commune ou horizon commun, c’est 2 023. Si vous attendez de moi l’exposé des règlements de comptes, il n’en sera strictement rien. J’ai la lourde responsabilité d’accompagner le DCP Ali Bongo Ondimba à assurer le bonheur des Gabonaises et Gabonais à travers un appareil politique devenu une vieille institution de la République. Comme le dit un proverbe Bakongo, "Celui qui porte les yeux ne se mêle pas aux querelles".

De fait, pouvez-vous rassurer vos militants qu’ils ne devraient pas revivre au prochain scrutin présidentiel, la situation ayant plombé la campagne de leur candidat à l'élection d'août 2016 ?

Je devine à peu près à quoi vous faites allusion. Mais je reste persuadé, au regard de la mobilisation et la ferveur militante qui a caractérisé nos visites de fédérations, que nous ferons bien mieux qu’en 2016. En termes de fidélité, de loyauté et d’engagement sincère derrière Ali Bongo Ondimba.

Dans cette dynamique, qu’entendez-vous faire de tous vos camarades qui, pour des raisons diverses, ont été frustrés et marginalisés au point qu’ils mettent à mal aujourd’hui l’unité tant recherchée à la veille des échéances à venir ?

Les statuts du PDG ont tracé, depuis leur adoption au congrès ordinaire de 2013, le principe d’œcuménisme de notre formation politique : la discipline, apanage du bon militant. Sur ce, je reste indicatif. Le reste appartient à nos stratégies de conquête et reconquête des cœurs et des esprits, dont nous ne dévoilerons pas les outils ou les armes ici. En tout état de cause, les divergences de vues, d’opinions et de pensées sont dans l’ADN de notre écurie, qui est avant tout un "parti démocratique". Les différents sons de cloche qu’on y entend participent à la vitalité de la démocratie. C’est la raison pour laquelle le PDG a pour devise complète : Union, Dialogue, Tolérance et Paix. Et l’Union est déjà en marche depuis les années 1970, avec la création de votre organe de presse, le quotidien L’Union.

Depuis votre nomination à la tête du secrétariat exécutif du PDG, vous vous êtes érigé, comme qui dirait, en véritable chantre de la discipline. Ne craignez-vous pas que cela soit perçu comme une certaine forme d’autoritarisme par une bonne partie de vos troupes ?

Le Grand camarade El Hadj Omar Bongo Ondimba, secrétaire général fondateur du PDG, nous a laissé en héritage un parti devenu le creuset de l’unité nationale. La gestion d’une telle formation politique ne laisse aucune place au désordre, à la trahison ou à la légèreté. Lors de ma nomination, beaucoup ont vu en moi un jeune ; pour ne pas dire un enfant. Pensant donc qu’ils feraient du PDG, permettez-moi l'expression, une cour du roi Pétaud. Un parti ingouvernable du fait de mon inexpérience supposée. Or, le DCP, qui connaît le PDG mieux que personne, m’avait fermement instruit d’y faire régner prioritairement la discipline, apanage du bon militant comme le disent nos Statuts. L'ordre, fondement de toute organisation et la loyauté, qui en est en réalité une facette. Je reviens au Grand camarade qui, pour préserver le PDG des démons de l’ethnisme, du tribalisme, du clanisme, disait : "Je préfère l'injustice au désordre". Ainsi parlait Omar Bongo Ondimba. Et tout naturellement, je fais mienne cette parole de sage.

À quand les nominations des responsables des différentes fédérations ? Comprenez-vous les inquiétudes de ceux qui estiment, à tort ou à raison, que celles-ci pourraient ne pas tenir compte des critères de compétence, fidélité, loyauté, et de travail sur le terrain ?

- Sachez qu'en vertu des statuts, les nominations des membres des fédérations ont lieu lors des congrès. Et qu'entre deux congrès, elles peuvent être prononcées par le DCP. Je ne suis pas dans le secret des dieux pour savoir si elles auront lieu à l’issue du prochain congrès ou, bien au contraire, par la seule compétence du président de notre parti. Pourquoi pas un mélange des deux instances et autorité ! Ce que je sais, en revanche, c’est que les nominations politiques obéissent à plusieurs critères. Je vais les énoncer tous : le talent, la compétence, le savoir, le savoir-faire, le savoir-être. Mais aussi, la chance. Ne l’oublions pas. La chance est un puissant outil de promotion politique. Et quand je dis chance, je veux parler du destin. Aucun de ces critères n’est à négliger. Je dis donc aux camarades de travailler d’arrache-pied pour mériter la confiance du DCP Ali Bongo Ondimba, seul souverain dans la gestion de notre parti.

Sur un tout autre plan, de nombreux militants ne saisissent toujours pas le bien-fondé des cotisations qui leur sont exigées lors de l’organisation de certaines manifestations. Comprenez-vous cet état d’esprit ?

Oui. Je comprends ces questionnements. Car, comme l’argent n’aime pas le bruit, on ne parle pas assez des questions de bien-fondé et de l’intérêt des cotisations dans le fonctionnement du parti. Cela dit, je voudrais rassurer les militantes et militants du PDG que l'immeuble moderne abritant le siège de notre parti au quartier Louis, dans le 1er arrondissement de la commune de Libreville, est la preuve que les cotisations des membres sont très utiles. D'autant que les travaux ont été entièrement financés par les cotisations des militantes et militants du parti des masses et des élites. Un franc compte dans les contributions que le PDG reçoit de chacun de ses membres. La Maison du Parti est donc, en cela, notre patrimoine commun.

Avez-vous les coudées franches pour mener à bien votre action ? N’êtes-vous pas, comme le laissent entendre certains, "l’otage du clan dominant au sein du PDG et des camarades sans assise et légitimité" ?

Je suis au service exclusif du DCP, Ali Bongo Ondimba ! C’est un privilège que beaucoup rêvent de connaître. C'est vous dire que je comprends les réactions de tous ceux qui véhiculent de tels propos. Mais je me dois de prendre de la hauteur, au regard de la mission que m'a confiée le chef suprême de notre parti. Les membres du PDG ont chassé de leurs vocabulaires les mots sans élégance ni majesté. Le Parti démocratique gabonais est un projet de civilisation. Vous savez, c'est justement ce genre de réflexion qu'il faut bannir dans l'immédiat. En ce sens qu'aucune ambition politique n'est au-dessus du PDG. Lors de ma récente tournée, dans le cadre des rentrées politiques et le rendez-vous du militant, j'ai de façon précise explicité la pensée du DCP, en l'occurrence son désir profond de voir les Pdgistes unis et forts pour l'accélération de la transformation du pays. C’est pour cette raison qu''avec force et ténacité, nous resserrons, chaque jour, les liens de l’Unité". Comme nous y exhorte l'hymne de notre parti.

Le PDG serait-il en proie à un "conflit intergénérationnel", comme le disent certains ?

Revenons un tant soit peu sur la structuration du PDG, pour comprendre que ces affirmations sont loin de la réalité. Notre parti est fondé sur deux forces vitales : les femmes, avec l’UFPDG et les jeunes, à travers l’UJPDG. Vous voyez bien qu’à ce niveau, il n’y a aucun conflit de genre puisque Femmes et Hommes y sont équitablement représentés. S'agissant du segment restant, que des esprits chagrins appellent les vieux, mais que nous au PDG appelons les "sages", ceux-ci sont à la fois la mémoire et les gardiens de notre temple commun. Une instance, le Comité consultatif des sages, leur est d’ailleurs consacrée au sein du secrétariat exécutif, pour jouer leur rôle de sentinelles et de contrôleurs des valeurs, principes, meilleures pratiques et bonnes manières du PDG. L’éthique de notre parti nous interdit toute confrontation entre générations. Toutes les générations se complètent. Aucune n’est supérieure ou hostile à une autre. Le PDG est riche de sa diversité. Et la diversité, c’est le sel de la vie. Et cet alliage est fondu dans le moule de l’unité. Si les Jeunes sont le parebrise avant du véhicule PDG, les sages en sont les rétroviseurs.

En qualité de secrétaire général du PDG, vous êtes à ce titre secrétaire permanent de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE). Comment se porte ce regroupement ?

La présentation et l’appropriation de la Feuille de route du secrétariat exécutif du PDG aux partis amis membres de la MRSE méritent un temps de réflexion et de maturation de celles-ci. C’est pourquoi, par considération à mes amis de "l’opposition dite modérée" et des membres de la MRSE de la première heure, je ne saurais, d’ores et déjà, me prononcer sur la santé de notre grand ensemble. Cependant, je crois savoir, sans trahir le secret d’une délibération, que nous avons, en vue, un cycle de concertations qui représenteront une sorte de pot-pourri de meilleures réflexions sur l’amélioration et la consolidation de notre Pacte, qui préfigure les CCSM, que j’ai approfondis avec les militantes et militants du PDG dans les 9 provinces du Gabon. On y reviendra.

N’empêche que certains responsables des partis politiques de la MRSE dénoncent sous cape le "diktat du PDG". Ne craignez-vous pas que cette situation soit de nature à fissurer votre camp à l’approche des échéances à venir ?

Comment entendez-vous ramener la sérénité ? En tant que chef de file de la MRSE, sous la houlette du DCP Ali Bongo Ondimba, il ne serait pas responsable que je m’adresse à nos alliés par le truchement d’une tribune médiatique. Comme le disait Boileau : "Les mots sont des pistolets chargés. Il faut savoir les orienter". Le PDG répondra, dans les instances appropriées et convenues d’accord parties, aux malentendus qui subsistent ou existeraient entre ses fidèles amis et lui. D’ailleurs, le DCP ne nous pardonnerait pas de nous adresser à ses alliés par journaux interposés, comme si nous n’avions pas en partage les vertus du dialogue et de l’éthique politique. Votre conclusion ? Je voudrais encore vous réitérer mes remerciements ainsi que ceux de l'ensemble des militants et militantes de notre parti. Tout en les exhortant, une fois de plus, à se mettre en ordre de bataille en vue d'aborder au mieux les échéances à venir.

Propos recueillis par : J.KOMBILE MOUSSAVOU

Libreville/Gabon

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