La commémoration de l’an 1 du naufrage maritime de l’Esther Miracle a mo- bilisé le gouvernement et la population.

Naufrage de l'Esther Miracle : jour de commémoration

Il y a un an, ce ferry disparaissait sous les eaux au large de Libreville. Samedi dernier, au Port-Môle, le collectif des victimes, avec le soutien du CTRI, a organisé l’an 1 de cette catastrophe maritime.

Le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, et les membres du gouvernement étaient là. Le héros national, l’homme qui, au matin du 9 mars, a fait demi-tour pour aller porter secours aux naufragés, le commandant Noël Mougoula, et son équipage étaient là aussi.

Mais il y a surtout au Port-Môle, ce samedi 29 mars, ces hommes et femmes (124) qui ont flirté avec la mort ce 9 mars 2023 croyant leur dernière heure arrivée.

Au milieu de cette assemblée compacte, Bertide à qui l’Esther Miracle a arraché quatre proches. On se souvient qu'au lendemain du drame, elle faisait partie des premiers à arriver au Port-Môle pour avoir plus d'informations. Elle faisait aussi partie de ceux qui y ont initié un lieu de mobilisation qui avait drainé des milliers de Librevillois.

Pour elle, cet arrêt commémoratif fait partie de la thérapie. ''Nous avons cru que la nation nous avait oubliés. Mais là, la mémoire collective est restaurée. Ça aide à décharger, car un an plus tard, les plaies n’ont nullement cicatrisé."

Elles sont encore béantes, témoigne Pinpin Euloge Foundjangoye, représentant du collectif des victimes. "Désormais à 3 heures du matin, nous sortons brutalement de notre sommeil pour rester éveillés jusqu'au lever du jour. Qui pour évaluer et assurer ce traumatisme psychologique ?'', demande-t-il à l'assistance. Il fustige le mutisme entretenu autour de cette tragédie.

''Ce naufrage fait désormais partie de l’histoire de notre pays". Et de suggérer que soient reconnus la qualité de héros à Noël Mougoula et son équipage ; que soit pris en charge médicalement par l’État chaque survivant ; que les orphelins des disparus soient faits pupilles de la nation jusqu'à obtention du premier emploi ; et que soit octroyé aux victimes une indemnité à la hauteur du préjudice.

Raymond Ndong Sima a dit qu’il fallait s’organiser pour que "plus jamais ça... par notre faute, notre négligence et notre cupidité". Et de rassurer : ''Peut-être avons nous un peu baissé la garde mais nous ferons le nécessaire pour voir comment vous apporter tout notre soutien."

Les cierges allumés, les fleurs déposées et les sessions de prière ont ajouté à l'émotion de cette commémoration à laquelle se sont greffées les familles du crash de l'avion de Ga- bon Express pour expri- mer l'oubli dont elles sont victimes.

 

Line R. ALOMO

Libreville/Gabon

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