Le verdict est tombé vendredi devant la Cour criminelle ordinaire : Elie Martin Eko, alias " Mammon ", et Victor Lionnel Nang Mbouissi, dit " La Catastrophe ", ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle ferme pour le meurtre de Rodrigue Effa Otogo, survenu dans la nuit du 6 au 7 novembre 2019 à l’Ancienne-Sobraga, lors d’un braquage qui avait alors tourné au drame.
Les faits sont sans appel. Ce soirlà, la victime, un homme de 32 ans, partage un verre avec des amis dans un bar à proximité de l’ancienne RTG lorsqu’elle est prise pour cible. Les deux accusés, armés de couteaux et de bouteilles brisées, attendaient dans la pénombre la venue de clients isolés. Profitant de l’instant où Rodrigue s’écarte de ses amis pour se soulager, ils l’agressent en le sommant de remettre son téléphone et son portefeuille.
Une violente altercation éclate, au cours de laquelle les deux individus infligent de graves blessures par arme blanche au jeune homme avant de le laisser gisant dans une mare de sang. Alertés, ses amis l’emmènent d’urgence au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO), mais Rodrigue succombe à une hémorragie massive, comme l’a attesté l’autopsie. Jugés pour assassinat et vol qualifié, les prévenus ont été reconnus coupables. Leur responsabilité a été établie en coaction, conformément aux articles 232, 292 et 296 du Code pénal.
Le ministère public représenté par Steeve Ndong Essame Ndong, a souligné la gravité des faits et la permanence de la délinquance chez les accusés, " des récidivistes notoires n’ayant manifestement pas tiré de leçons de leur passage en prison ". Les deux hommes ont tour à tour tenté de minimiser leur implication devant la Cour, multipliant les versions des faits depuis leur première comparution, ce que le Ministère public a vigoureusement dénoncé. Lequel a plaidé pour la peine maximale, sans circonstances atténuantes, afin d’adresser un signal fort contre l’insécurité croissante.
De son côté, la défense a insisté sur la responsabilité pénale individuelle tout en présentant ses condoléances à la famille de la victime et en sollicitant la clémence de la Cour. Ce jugement, qui satisfait le père de la victime présent à l’audience, constitue une réponse ferme de la justice gabonaise face à un crime violent ayant endeuillé une famille.
Rodrigue Effa Otogo, attaché d’administration à la Zone économique de Nkok, était l’aîné chargé de subvenir aux besoins de ses proches. Il a été brutalement arraché à la vie par une violence gratuite et délibérée. La Cour a ainsi rappelé que la justice ne peut tolérer de tels actes et s’est prononcée sans hésitation, sanctionnant lourdement ces criminels pour leur récidive et la gravité de leur forfait.
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