École de santé du Gabon : les apprenants dénoncent l'escroquerie et l'abus de confiance

L'ambiance était électrique à l'École de santé du Gabon sise à l'ancienne Sobraga. Les apprenants de cet établissement privé sont montés au créneau, après avoir appris que l’établissement dans lequel ils apprennent depuis 3 ans, pour la plupart, n'est nullement reconnu d'utilité publique. Et qu’il ne délivre pas de diplômes, mais plutôt des attestations de fin de formation.

Pis, les attestations en question sont rejetées par les entreprises et autres structures chez qui les élèves sollicitent un emploi. TOUT est parti d'une publication par voie de presse, par le ministère de l'Enseignement supérieur de la liste des écoles privées homologuées par l'État. Le fait que l’École de santé du Gabon ne figure pas sur cette liste a contraint les apprenants et leurs parents à se rendre sur les lieux pour obtenir des explications. Aucune réponse claire n'est donnée, affirme un parent d'élève. " Ils ne disent rien de concret ", fustige-t-il.

Selon les propos de ce parent d'élève qui dit payer les cours de son enfant à hauteur de 80 mille francs par mois et cela depuis 3 ans, l'école n'a jamais joué franc jeu avec eux. " C'est aujourd’hui (NDLR) que j'apprends que ma fille n'aura pas de diplôme, parce que cet établissement fonctionne clandestinement. Ce qui est surprenant c'est qu'ils ont réussi à emballer plusieurs personnes dans leurs publicités mensongères ", déplore-t-il. Centre de formation ou école supérieure ?

Plusieurs parents se posaient encore la question. Pour beaucoup il ne fait aucun doute. Il s'agit d'un centre de formation. " Cette école fait de la publicité mensongère, l'escroquerie et l'abus de confiance. Lorsque vous regardez la structure, elle ne répond en rien à une école supérieure. Les responsables sont même incapables de nous présenter les documents qui prouvent que c'est une école supérieure. Pour une école censée former dans les métiers délicats de la santé, il n'y a aucun laboratoire visible. Pourtant nous payons bien les frais de laboratoire. Sur les affiches et dans leurs publicités, on nous parle de formation en master sage-femme, santé publique et administration sanitaire, rien de tout cela n'est vrai. Nous voyons que les promoteurs de l'école ont contourné l'État en exerçant sans autorisation. Ma fille, au terme de sa formation, en allant déposer son dossier dans des structures pour un emploi, va apprendre que l'école n'est pas reconnue ", témoigne un parent complètement désemparé.

Comme lui, ils sont nombreux dans ce cas à décrier ce qu'il qualifie d'abus de confiance et d'escroquerie de la part de l'établissement. Ils envisagent d'ailleurs de porter l'affaire devant les tribunaux. Approchée pour être interrogée sur la question, une source proche de l'établissement affirme effectivement que l'école exerce sans autorisation de l'Enseignement supérieur. " Nous avons plutôt des documents de l'Enseignement professionnel et de la Santé. Nous avons sollicité l’Enseignement supérieur avant l'avènement du CTRI. Une fois la transition arrivée, tout a été bloqué ", explique notre source, sans plus de détails et sans nous présenter un quelconque document.

Pour contourner la difficulté, l'école délivrait jusque-là des attestations de fin de cycle, sans que les apprenants et encore moins leurs parents ne soient au fait de la réalité. Ainsi après le mouvement d'humeur lancé par les élèves, notre source a confié que " l’établissement a sollicité un partenariat avec une école supérieure privée de la place ayant des filières de santé. Afin d'y placer les élèves en fin de formation dans le cadre des examens, avec pour but d'obtenir leurs diplômes ". Une source bien introduite informe qu'à la suite de ce mouvement d'humeur, le fondateur de l'école a été convoqué par les services de la Direction générale des recherches (DGR) pour s'expliquer.

Abel EYEGHE EKORE

Libreville/Gabon

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