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Politique

Blaise Louembe : "Le PDG est non seulement debout, mais il est revigoré (...)"

Blaise Louembe

L'UNION. Quels enseignements tirez-vous au terme de la récente tournée provinciale du PDG ?

- Blaise Louembe : Tout d'abord, je voudrais vous remercier de l'opportunité que vous m'offrez de m'exprimer dans vos colonnes afin d'édifier l'opinion publique nationale sur ce que nous avons entrepris depuis quelque temps. Pour répondre à votre question, je dirais que nous sommes allés féliciter nos militants et militantes pour leur participation au référendum et à l'élection présidentielle du 12 avril dernier. Comme vous le savez, le Parti démocratique gabonais (PDG), à travers eux, s'est mobilisé lors de ces deux scrutins. De même, nous sommes allés leur présenter les nouveaux dirigeants de notre parti suite aux démissions survenues au lendemain du 30 août 2023. Et j'en ai profité pour passer trois messages : résilience, modernisation de notre famille politique et mobilisation pour les prochaines élections.

Dans quel état d'esprit les avez-vous trouvés ?

- Heureux et très contents de nous voir. L'enthousiasme et la chaleur étaient au rendez-vous. C'est dire qu'après les soubresauts que nous avons enregistrés dans nos rangs au lendemain du Coup de libération, nous avons fait montre de résilience en regardant résolument de l'avant. Nous sommes le premier parti à nous relever et à faire le tour du pays pour remobiliser nos troupes et leur redonner confiance afin qu'elles continuent à porter haut, avec fierté, les idéaux du PDG.

L'avenir du PDG ne s'écrit-il pas en pointillé ?

- C'est tout le contraire. Les démissions tapageuses et tonitruantes sont sans commune mesure avec les multiples adhésions silencieuses que nous enregistrons quotidiennement. Vous savez, ceux qui adhèrent à un parti le font en toute bonne foi. Pourquoi, au moment où ils démissionnent, fontils autant de tapage ? Cette vieille technique politicienne ne visait, rien de moins, qu'à démoraliser l'électorat du PDG pour l'attirer ailleurs. Manque de pot pour tous ces manipulateurs, nos militants ont été très vigilants et ne sont pas tombés dans leur piège. Ils attendaient les mots d'ordre de la hiérarchie, ils sont fermement convaincus du bien-fondé d'appartenir au PDG en ces temps de renouveau pour notre pays. Le PDG est non seulement debout, mais il est revigoré. Bref, les départs qui se font sont un renouvellement tout naturel des ressources humaines au sein de notre famille politique.

Tout de même, Ali Akbar Onanga Y'Obegue, un de vos anciens camarades, conteste votre légitimité. Qu'en dites-vous ?

Il faudrait que nous soyons responsables des actes que nous posons. Au PDG, le slogan est "j'y suis, j'y reste, j'assume". Il faut savoir assumer ce qu'il s'est passé. La situation dans laquelle nous nous trouvions nous a obligés, malgré les débats internes, à présenter le candidat Ali Bongo Ondimba à l'élection de 2023. Il était malade, mais nos textes nous obligeaient à le présenter. On aurait pu envisager d'autres éventualités. Mais à cause de certains camarades, nous avons dû y aller et nous en sommes là aujourd'hui. On assume cela, mais quand on assume, il faut d'abord regarder pourquoi on est tombé. C'est ce que j'ai expliqué pendant mon périple. Nous n'avions pas de candidat à l'élection présidentielle de 2025. Nous avons donc soutenu le meilleur des candidats. Où était Ali Akbar Onanga Y'Obegue pendant tout ce temps ? En réalité, sa stratégie n'est pas de sauver le PDG mais de se sauver avec Ali Bongo Ondimba. Donc nous ne parlons pas des mêmes choses.

Qu'est-ce à dire ?

Lors du dernier scrutin présidentiel nous n'avions aucun candidat. Et au risque de me répéter, nous avons soutenu Brice Clotaire Oligui Nguema, au terme d'un processus interne transparent et démocratique. Les militants avaient estimé qu'il était le meilleur, le seul à même de conduire notre pays vers des lendemains meilleurs. Nous nous sommes pliés à ce choix. Le Distingué camarade président (DCP) n'étant plus aux affaires, du fait d'avoir décidé de quitter la scène politique, nous avons dû faire un congrès extraordinaire pour que la crise ne perdure pas. Au cours de celui-ci, les congressistes avaient pris la décision de poursuivre les activités du parti en dépoussiérant nos textes, en élaguant des dispositions scélérates, notamment celles stipulant que le chef du parti soit absolument le DCP. Tout ceci pour signifier que la stratégie d'Ali Akbar Onanga Y'Obegue, qui vise absolument à faire revenir Ali Bongo Ondimba au pouvoir, ne cadre pas avec la démarche du plus grand nombre, déterminé à reconstruire un parti pour le bien du peuple et non pour le bien des personnes.

Pour autant, le DCP affirme aujourd'hui qu'il n'a pas quitté la scène politique. Comment appréciez- vous ses propos ?

Nous avons tous lu la presse, nous avons tous lu la déclaration faite par son avocat qui a authentifié la signature. Il a bien dit qu'il quittait la scène politique. Comment peut-on quitter la scène politique en restant chef d'un parti et poser des actes politiques alors qu'on s'est engagé à quitter ?

Comment qualifiez-vous le comportement d'Onanga Y'Obégué ?

Intéressé. Il n’y a pas d'autres mots, à mes yeux. Ali Akbar Onanga Y'Obegue se retrouve dans une situation difficile. Le PDG a pris la décision de modifier ses textes à travers une entreprise de modernisation. Tout ceci l'indispose, c'est bien dommage. Il ne rame que pour ses intérêts.

Peut-on envisager son retour au PDG ?

Depuis plusieurs mois, il a posé de nombreux actes contre le parti. En dépit de cela, dans une démarche de dialogue, à plusieurs reprises, nous l'avons invité afin qu'il nous explique le bien-fondé de sa démarche et pour que nous lui expliquions notre stratégie, il n'a jamais accepté. De même, au cours des conseils de discipline, il a été appelé à venir s'expliquer. Il n'est jamais venu. Nous avons donc dû prendre une décision l'excluant du PDG ainsi que toutes les personnes qui gravitent autour de lui, avec interdiction de parler au nom du parti. Nous sommes tous acteurs de la scène politique. Il pose des actes au nom du parti alors qu'il en a interdiction. La justice tranchera.

Abordons les législatives et locales. Vous irez à ces échéances dans ce contexte de bicéphalisme ?

Il n'y a pas de bicéphalisme au PDG. C'est Ali Akbar Onanga Y'Obegue qui cherche à exister par tous les moyens. Nous avons un parti bien organisé et structuré avec des militants. Nous sommes occupés à préparer nos candidats car ces élections représentent beaucoup de choses à nos yeux. Nous ne nous laisserons pas distraire par quoi que ce soit, surtout pas par les agissements d'un individu déconnecté de la réalité.

Présenterez-vous des candidats contre le parti du chef de l'État dont vous êtes un des soutiens ?

Nous ne sommes pas le soutien du parti du président de la République. Nous soutenons le chef de l'État. À ce titre, notre intention est de lui procurer le plus grand nombre d'élus.

Vous aborderez ces scrutins en qualité de président du PDG. Qu'est-ce que cela signifie à vos yeux ?

Un challenge. Et c'est ce que j'ai expliqué aux militants et militantes tout au long de la tournée. Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, le PDG va présenter des candidats sans être au pouvoir. À nous d'aller à la rencontre de nos compatriotes afin de les amener, en toute humilité et responsabilité, à voter pour les hommes, femmes et jeunes qui défendront nos couleurs. Le défi est immense, nous en sommes conscients. Ces élections nous permettront de donner le juste niveau de notre puissance.

En termes d'élus, quelles sont vos ambitions ?

- Ce qui est important à nos yeux, c'est la résilience de nos militants qui tiennent absolument à être de la partie. Et comme aucune élection n'est jamais gagnée d'avance, nous attendons les résultats. En tout cas, nous ferons en sorte que le PDG soit présent au Parlement et dans les conseils locaux.

En guise de conclusion, un mot à vos militants ?

- Durant notre tournée, nous nous sommes appesantis sur la notion de résilience, l'intérêt pour chaque militant d'être toujours fidèle au PDG. Cette résilience, adossée à la promotion des femmes, va nous conduire à faire de ce parti une véritable formation en phase avec les aspirations de la jeunesse parce que c'est elle qui sera le porte-flambeau. Le président Omar Bongo Ondimba disait toujours que la jeunesse est sacrée. Aujourd'hui, nous disons toujours que la jeunesse est sacrée, et nous entendons ériger un parti moderne, résilient, axé autour d'une gouvernance participative et inclusive de la base. Un parti qui bannit le népotisme et promeut des militants chevronnés.

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