Son décès ce samedi 24 mai 2025 au Centre hospitalier de Libreville (CHUL) a provoqué un choc terrible au coeur de l'univers musical gabonais – et bien au-delà. Michel Okili, figure emblématique de la musique gabonaise, connu autant pour son talent que sa discrétion, est décédé des suites d'une complication du diabète contre lequel il luttait depuis une dizaine d'années, selon une source proche de la famille.
Parti au seuil de ses 50 ans, Michel était un membre fondateur du groupe Okili family, un des ensembles musicaux locaux, précurseur du zouk gabonais avec une sensualité et une tonalité propres au terroir. Déjà
élèves dans les années 80 au lycée d'État de l'Estuaire (LEE) la fratrie Okili (des garçons et une fille) était déjà des ''stars'' alliant études et musique mais sans ostentation aucune. C'est de ce groupe familial qu'a éclos celui qui deviendra un musicien, arrangeur et producteur hors pair. Zouk, rap, reggae, soul… Michel Okili surfait élégamment sur tous les genres musicaux autant qu'il impactait et révélait des talents en se mettant rarement au-devant de la scène.
Frédéric Gassita, qui l'avait pris sous son aile à son retour des États-Unis, début des années 90, salue ''un surdoué de notre patrimoine musical''. ''Le Gabon perd une icône musicale qui aurait dû être reconnue au-delà de nos frontières'', ajoute-t-il à propos de celui qui savait tout faire : jouer de la basse, du piano, de la batterie, chanter, composer.
Nadège Mbadou pleure celui qui est à la base de sa fulgurante carrière musicale. ''C'est quasiment ma carrière entière Michel Okili. Je lui dois aujourd’hui, comme je dois à Jean Yves Messan, ma carrière, parce que c'est lui qui m'a présenté à Jean Yves Messan. Certains de mes titres c'est qui les a composés''.
''Michel Okili c'était une machine'', témoigne l'artiste musicien Chatrian Mbelé. ''À chaque fois qu'on se retrouvait sur des scènes, il n'hésitait pas à venir arracher la guitare basse, le clavier ou le synthé à quelqu'un pour s'exprimer avec nous. Il a beaucoup travaillé avec Frédéric Gassita. Il était très humble'', souligne-t-il.
À l’instar de ceux-là, d'autres encore (Kôba, Nicole Amogho, etc.) pleurent un mentor. Et la musique gabonaise une de ses figures éminentes.
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