Libreville est confrontée à une recrudescence inquiétante des accidents de la circulation, un phénomène devenu presque quotidien dans la capitale. En réponse à cette situation alarmante, le ministre d’État chargé des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, a récemment haussé le ton.
Dans un communiqué officiel, il a annoncé un durcissement des sanctions à l’encontre des conducteurs fautifs. Selon le membre du gouvernement, cette hausse des accidents, souvent dramatiques, s’explique en grande partie par le comportement irresponsable de certains automobilistes : non-respect du code de la route, stationnements anarchiques, usage du téléphone au volant ou encore conduite en état d’ébriété. Des pratiques à haut risque observées tant à Libreville que sur la Nationale 1.
Cependant, pointer du doigt les seuls conducteurs serait une lecture incomplète du problème. L’état préoccupant des infrastructures routières contribue aussi à cette insécurité. De nombreuses voies de la capitale présentent des signes de dégradation avancée : nids-de-poule, glissières de sécurité absentes ou endommagées, signalisation défaillante… Autant d’éléments qui rendent la circulation particulièrement dangereuse, notamment la nuit. D'autant que s’y ajoute un déficit criant d’éclairage public.
Plusieurs axes stratégiques, notamment la voie de contournement, des pans de la Voie-Express ou les quartiers situés autour des PK, sont plongés dans l’obscurité dès la nuit tombée. Autre souci, et non des moindres, la disparition progressive des passages piétons sur certaines artères ne fait qu’aggraver les risques pour les usagers les plus vulnérables, notamment les piétons.
Si le gouvernement met en avant des mesures répressives (amendes alourdies, peines d’emprisonnement renforcées, suspensions de permis), il ne saurait éluder sa propre part de responsabilité. Car la sécurité routière ne peut reposer uniquement sur la sanction : elle nécessite également un investissement fort dans les infrastructures. Face à l’urgence, les attentes sont claires. Il revient aux autorités de réhabiliter les routes, remettre en service l’éclairage public, renforcer la signalisation et les équipements de sécurité.
Une réponse cohérente et durable est donc indispensable pour enrayer cette spirale meurtrière. Aujourd’hui, plus que jamais, la sécurité routière doit être pensée comme une priorité nationale, portée par une vision globale alliant réformes structurelles et campagnes de sensibilisation à grande échelle
random pub
