L'unio démocratique des bâtisseurs (UDB) s'enrichit manifestement des anciens du Parti démocratique gabonais (PDG). C'est du moins, ce que révèle la composition fraîchement dévoilée du Commissariat politique de l'UDB, cet organe délibérant qui devrait tenir une réunion dans la foulée de la publication de la liste des candidats investis par le nouveau parti au pouvoir, aux législatives et locales de septembre prochain.
L'UDB devient la nouvelle chapelle politique, un aimant irrésistible pour les anciens barons (et pas que) de l’ère Bongo qui s'y pressent discours refaits, loyautés reconditionnées. Certains que l'on croyait liés à l'ancien régime par le sang, le marbre ou le pétrole, semblent n'avoir été que temporairement fidèles. Une véritable transhumance politique digne des migrations de papillons monarques. Le PDG fait naufrage : paquebot percé, vidé de ses matelots, sans carburant ni boussole.
Il prend l’eau de toutes parts. "Les rats" ne quittent pas le navire, ils courent vers l’UDB. Les rares restés à bord sont divisés. Certains tentent de rester dans la mouvance présidentielle, les autres lorgnent vers l'opposition. Ce bicéphalisme paralyse le parti, accentue l'hémorragie et alimente les fuites. Pendant que les leaders s’affrontent pour déterminer qui est le vrai capitaine, les autres prennent leurs cliques, leurs claques et leurs formulaires d'adhésion à l'UDB.
Des figures autrefois indissociables du PDG se posent en défenseurs du nouveau pouvoir. La liste des membres du Commissariat politique en dit long. Mais quid de celle des investitures ? Tous ces PDGistes ont-ils pris soin de démissionner dans les règles de l'art, accusé de réception à l'appui ? Ils jurent en tout cas, "honneur et fidélité à la patrie" pendant que ceux qui sont restés crient à hue et à dia après avoir, des décennies durant, prôné le "dialogue, la tolérance et la paix".
Or, sans respect de ce triptyque si cher au président fondateur, le parti qui se vide pourrait glisser dans l’inutilité. Voire disparaître comme force électorale majeure. Et sans doute que dans ce cas, son "Distingué Camarade Président", Ali Bongo Ondimba, aurait réussi un grand coup : tuer le parti qui l'a porté au firmament.
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