La crise qui secoue depuis plusieurs mois le Parti démocratique gabonais (PDG) pourrait monter d'un cran, avec la convocation aujourd'hui par l'un de ses protagonistes, Ali Akbar Onanga Y'Obegue, via un communiqué de presse, d'une "réunion de prise de contact et de travail avec l'ensemble des camarades promus au sein des différentes structures du secrétariat exécutif ", au siège du PDG, à Louis, dans le 1er arrondissement de la commune de Libreville.
Bien qu'exclu définitivement de cette formation politique le 11 juillet dernier avec l'ensemble de ses soutiens, l'ancien député du département de Lekoni-Lekori, dans le Haut-Ogooué, ne continue pas moins à se considérer comme "secrétaire général légitime" de l'ancien parti au pouvoir. Pour ainsi dire, à travers la convocation de cette rencontre, il entend le démontrer à la face du monde. Ce qui s'apparente, aux yeux de nombreux observateurs, rien de moins qu'à une déclaration de guerre contre ses anciens "camarades".
Et l'on voit mal le président actuel du PDG, issu du dernier Congrès, Blaise Louembe, et ses troupes céder à cette exigence, ce qui s'assimilerait à une véritable capitulation. Surtout que depuis sa mise en place, l'actuel directoire occupe ledit siège. En tout cas, la prise de position d'Onanga Y'Obegue ne semble être que la suite logique d'une opération lancée vendredi dernier à travers, notamment, la diffusion, sur les réseaux sociaux, d'une vidéo du DCP annonçant sa "reprise en main du PDG" tout en confortant l'ancien membre du gouvernement dans ses fonctions actuelles.
Une initiative visant à brouiller, d'une certaine manière, l'attention du public le jour même où le directoire du PDG amorçait à Koula-Moutou l'avant-dernière étape de sa tournée provinciale entamée à Lambarené, le 22 mai dernier. De quoi plomber la dynamique observée tout au long de ce périple. Cette stratégie, au vu des réactions, s'est avérée contre-productive. Si les politiques, dans leur ensemble, sont demeurés silencieux, les internautes, eux, se sont montrés particulièrement virulents en décochant des flèches acérées, des piques violentes à l'endroit de l'ancien chef de l'État.
En qualifiant notamment sa sortie de "malencontreuse, inopportune, irresponsable" tout en l'accusant "d'attiser le feu et de raviver les tensions au sein d'une famille politique qui n'en a vraiment pas besoin". Bref, le DCP aura réussi à faire l'unanimité contre lui en faisant passer Ali Akbar Onanga Y'Obegue comme son "bras armé" dans ce qui s'apparente, d'une certaine façon, à une tentative désespérée de sa part de revenir dans le jeu. Quoi qu'il en soit, l'issue de cette crise paraît incertaine.
Vu que les différentes parties, campées sur leurs positions, semblent s'être détournées de toute forme de dialogue, une vertu cardinale pourtant prônée par cette formation politique (lire ci-dessous). Des positions confortées par des "divergences idéologiques" diamétralement opposées. Si le directoire s'affiche en soutien assumé du régime actuel, le "secrétariat général légitime" s'est inscrit dans une démarche d'opposition frontale à celui-ci.
Deux approches qui fragilisent et écornent un peu plus l'image du PDG, autrefois pilier de stabilité politique dans notre pays. Dans cette bataille, les militants semblent avoir pris fait et cause pour Louis, M. Onanga Y'Obegue ne paraît plus être entouré que par une horde "d'inconnus et d'obligés sans véritable expérience politique". Surtout qu'il se susurre que Me Francis Nkea Ndzigue, un de ses compagnons, pourrait prendre ses distances. Ce qui ne devrait pas faire ses affaires dans l'optique des élections locales et législatives à venir.
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