Le procès de Sylvia et Noureddin Bongo, absents du Gabon depuis le mois de mai dernier, s'est invité à l'ouverture. La juridiction de jugement s'est appuyée sur les dispositions de l'article 257 du Code de procédure pénale. Il est clair qu'elle veut d'abord vider ce dossier, avant d'examiner celui d'autres accusés.

Le Gabon s'apprête à vivre un moment judiciaire historique. Une session criminelle spéciale s'ouvre ce jour au Palais de justice de Libreville, avec au menu des affaires de crimes financiers, d'usage de faux et de traite d'êtres humains. Mais c'est surtout le procès de Sylvia et Noureddin Bongo, épouse et fils de l'ancien président Ali Bongo Ondimba, qui cristallise toutes les attentions.

Les électeurs ont tranché lors du second tour des législatives partielles de dimanche dernier. À Moabi, l'indépendant Élie Wilfrid Boulingui a créé la surprise en s'imposant avec 56,86% des voix face au candidat de l'UDB, malgré le soutien appuyé du vice-président Séraphin Moundounga à son adversaire. Une victoire symbolique qui porte à huit le nombre de députés indépendants. À Ntoum, Camélia Ntoutoume-Leclercq (PDG) confirme l'ancrage de l'ancien parti au pouvoir dans la circonscription avec 65,47% des suffrages, portant à dix-huit le contingent des députés PDG au Palais Léon-Mba

C'est le principal message délivré hier par le procureur général près la Cour d'appel judiciaire de Libreville, Dr Eddy Narcisse Minang, concernant l'affaire impliquant l'épouse et le fils du président déchu.

Le conseiller spécial du président de la République et chef du département des Travaux publics et des Infrastructures aurait perçu des sommes indues pour avoir aidé, apprend-on, une entreprise chinoise à obtenir des marchés dans les secteur miniers, forestier et du BTP. Avec la complicité d'un salarié de ladite société qui, lui aussi, a été écroué à la maison d'arrêt et de correction de Libreville.

Les législatives sont désormais derrière nous. Place donc au quotidien et, surtout, aux bonnes initiatives en faveur des couches exposées de la société gabonaise.

D'année en année, le corps judiciaire est la cible de multiples critiques. Jeudi dernier, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Brice Clotaire Oligui Nguema, est de nouveau monté au créneau pour dénoncer certaines dérives dont se rendraient coupables les acteurs de cette corporation.

Le procureur de la République Bruno Obiang Mve a officiellement justifié mercredi l'incarcération du journaliste Harold Leckat, directeur de Gabon Media Time, par des faits présumés d'escroquerie et de violation des procédures de marchés publics.

Le Gabon est soumis depuis mardi au deuxième cycle d'examen du mécanisme d'application de la Convention des Nations unies contre la corruption. Cette évaluation, qui s'inscrit dans un engagement affirmé des autorités de la transition, portera sur deux axes majeurs : les mesures de prévention de la corruption et le recouvrement des avoirs illicites. Un exercice crucial pour renforcer l'intégrité des institutions et traquer les biens mal acquis.

Libreville s'apprête à accueillir l'édition 2025 du Salon international "Gabon durable" (SIGAD), un rendez-vous stratégique pour concrétiser la vision économique du président Oligui Nguema axée sur la transformation locale des matières premières et l'autosuffisance alimentaire.