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Économie

Créances douteuses : 2024, "annus horribilis" pour les banques gabonaises

Créances douteuses : 2024, "annus horribilis" pour les banques gabonaises

D'après la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), les créances douteuses dans le secteur bancaire ont atteint 17,1 % des encours en 2024 au Gabon, soit environ 171 milliards de FCFA. Elle a également indiqué que le montant des créances douteuses est alarmant puisque, même après déduction des provisions, il atteint malgré tout près de 88 milliards de FCFA, soit environ 8,8 % du total des crédits alloués.

Le secteur de la microfinance n’échappe pas à cette tendance. Sur les 521 établissements de microfinance recensés en zone Cémac, 18 sont implantés au Gabon, où les impayés freinent l’accès au crédit pour les ménages et les petites entreprises.

Ces créances douteuses ont un impact négatif sur le secteur bancaire, l’accès au financement pour les ménages et les petites entreprises. C'est une situation qui est globalement inquiétante, surtout au regard de l'évolution du volume de ces créances dites douteuses dont ne fait pas mention la Cobac. Pour s'en rendre compte, il faut se référer à la Revue de stabilité financière en Afrique centrale parue en 2023. Ainsi en 2017, elles étaient de 142,3 milliards FCFA avant d'atteindre 151,5 milliards en 2018. Ces créances diminueront drastiquement pour s'établir à 118,5 milliards en 2019. C'est le volume le moins élevé enregistré lors de ces huit dernières années.

Elles remonteront en 2020 (127,5), en 2021 (134,3) et en 2022 (139,6). Une très légère baisse sera enregistrée en 2023, puisque les créances douteuses ne seront "que" de 130,7 milliards FCFA. Ainsi, avec les nouvelles données de la Cobac, elles ont connu un bond de 30,83% entre 2023 et 2024. C'est sans doute pour cela que la Cobac et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ont demandé aux institutions financières d'améliorer leur gestion des risques.

Depuis 2017, les facteurs de dégradation vont du recul des recettes pétrolières et tensions sur la trésorerie des entreprises publiques et privées, aux effets post-Covid (retards de paiement des PME et des ménages), en passant par le ralentissement de l’activité économique lié aux facéties du prix du pétrole.

Pour rappel, une créance douteuse est une somme d’argent que l’on est censé recevoir (une facture, un prêt, une dette), mais dont on pense qu’elle risque de ne pas être intégralement ou partiellement remboursée. Comme le risque de non-paiement est jugé significatif, on la qualifie de "douteuse" et on doit constituer une provision (une sorte de "fonds de prudence") dans les comptes.

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