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Économie

Shuji Noguchi : "Nous avons mis en oeuvre de nombreux projets"

L'ambassadeur Shuji Noguchi quitte Libreville ce 6 octobre 2025

L'Union : À l’issue de vos cinq années de mission comme ambassadeur du Japon au Gabon, quelles impressions gardez-vous de ce pays ?

- Shuji Noguchi : Dès mon arrivée en juillet 2020, j’ai été saisi par les valeurs et les charmes du Gabon, à savoir, la forêt et la nature riches et belles, un peuple modeste et gentil qui a l’esprit pacifique et possède un grand potentiel économique ainsi qu’une maturité sociale avancée. J’ai beaucoup apprécié l’attitude respectueuse des Gabonais envers la nature ainsi que la politique du gouvernement pour l’environnement. J’ai trouvé des similitudes entre le peuple gabonais et le peuple japonais dans la mentalité et leur esprit de cohabitation avec la nature.

Comment résumeriez-vous l’évolution des relations entre le Japon et le Gabon au cours de votre mission ?

- Le Gabon a toujours été connu comme un pays sans conflits intérieurs depuis son indépendance, et a contribué à la paix et à la stabilité de l’Afrique et du monde entier. À l’occasion du "coup de Libération" du 30 août 2023 et pendant toute la période de la Transition jusqu’à l’élection présidentielle en avril 2025, le peuple et le gouvernement de la Transition ont démontré de la maturité et un esprit de paix, sans avoir de conflits, ni d’actes violents en respectant le chronogramme annoncé lors de la Transition. Ce qui pourra servir de modèle pour la promotion de la démocratie en Afrique.

Je savais déjà, dès le soir du 30 août 2023, que ce jour arriverait et j’ai réussi à persuader mon gouvernement qu’il faudrait soutenir les politiques du gouvernement de la Transition et ses efforts pour la reconstruction d’un nouvel État démocratique. Ainsi, le gouvernement du Japon a continué les projets de coopération, et a apporté un nouveau projet de contributions en coordination avec le PNUD, accompagné de la somme de 2 millions de dollars pour le renforcement du système judiciaire et des observateurs de la société civile au référendum de la nouvelle Constitution et à l’élection présidentielle.

Je suis très heureux et fier d’avoir contribué à la réalisation de la transition démocratique et d’avoir assisté à ces moments historiques du Gabon mais aussi de l’Afrique. Le Japon et le Gabon, en tant que partenaires fiables, pourront travailler ensemble pour la promotion de la démocratie en Afrique et pour la paix et la stabilité de la Communauté internationale.

Quels sont, selon vous, les principaux atouts et richesses du Gabon ?

- Pendant ma mission, j’ai visité des provinces et dans chacune d’elles, j’ai été émerveillé par la beauté de la forêt et par la richesse des cultures. J’ai beaucoup apprécié les danses folkloriques et les dons de la forêt, tels que le sanglier, le porc-épic et bien d’autres que je n’ose même décrire. Les chercheurs universitaires japonais étudient, depuis une trentaine d’années, la faune et la flore avec des chercheurs gabonais et continuent de produire des résultats mondiaux.

À l’exposition universelle qui est en cours à Osaka-Kansai Japon, le pavillon gabonais, dont le thème est : "La Forêt, L’Environnement et Leur Valorisation", attire beaucoup de visiteurs avec une grande appréciation. Le Gabon possède des ressources minières qui attendent l’exploitation et la transformation. Les Gabonais sont bien éduqués et portent le moral et la maturité. En bref, le Gabon est très riche en ressources naturelles et humaines et le Japon pourra les accompagner ou y ajouter des valeurs.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’avenir du Gabon et quels sont vos voeux pour son peuple ?

- Je vois maintenant que le gouvernement gabonais de la Ve République dirigé par Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de l’État, chef du gouvernement, s’empresse de redresser l’économie avec détermination et présentation des projets concrets et ambitieux. Toute la société gabonaise me semble s’activer dans la direction de l’efficacité, de la bonne gouvernance, de l’amélioration des conditions de vie de la population, voire du développement durable. Et moi, qui n’ai jamais perdu ni la confiance ni l’espoir d’un meilleur lendemain, deviens encore plus optimiste sur l’avenir du Gabon.

En revenant sur vos cinq années de travail au Gabon, comment évaluez-vous vos réalisations et l’impact de la coopération japonaise ?

- Quant aux relations bilatérales entre le Gabon et le Japon, qui ont été excellentes depuis longtemps et auxquelles je me suis consacré avec mon équipe de l’ambassade, nous avons pu apporter bon nombre de contributions concrètes dans les domaines traditionnels de la coopération. Nous avons mis en oeuvre de nombreux projets, notamment 14 microprojets dans le domaine de l'éducation et 6 dans le secteur de la santé, contribuant ainsi à la réhabilitation des écoles et à l'amélioration des équipements des centres de santé, dont le montant s’élève à 940 millions de francs CFA.

Le Japon concentre son assistance sur la gouvernance, la sécurité et la santé. Outre le projet avec le PNUD, nous avons collaboré avec l’ONUDC (1 million de dollars) pour la lutte contre la piraterie et la pêche illégale, et avec l’Unicef pour la prévention de la diphtérie (450 000 dollars), en plus de 3 millions de dollars pour la construction de la chaîne du froid. Ces actions montrent notre engagement à améliorer la vie des Gabonais. Entre 2020 et 2025, 28 volontaires de la JICA ont soutenu l’éducation, l’agriculture et la santé.

La JICA mène aussi un projet de santé maternelle et infantile, promouvant le carnet de santé mère-enfant, aujourd’hui diffusé à l’échelle nationale grâce au soutien de la première dame, Mme Zita Oligui Nguema. Enfin, nous appuyons un projet d’écotourisme durable dans les parcs nationaux, conciliant préservation de la biodiversité et développement local. De surcroît, je vois germer de nouveaux domaines y compris des investissements des entreprises privées.

Excellence, pourriez-vous nous dire quels aspects de la vie sociale du Gabon ont constitué pour vous une source de satisfaction et de plaisir ?

- Mon plus grand plaisir ne se trouve pas juste dans ce que j’ai énoncé précédemment, mais aussi dans le fait que j’ai pu travailler entouré et supporté par les autorités et le peuple gabonais, toujours gentils, modestes, compréhensibles, polis et accueillants, avec les salutations respectueuses et chaleureuses que j’ai reçues dans les rues "Bonjour Excellence" par des citoyens connus et inconnus que je croisais, sans omettre le corps diplomatique très amical et convivial. Somme toute, les 5 ans que j’ai passés au Gabon sont les meilleurs jours dans ma carrière diplomatique de 40 ans.

Pour finir, quel message souhaiteriez-vous adresser directement au peuple gabonais ?

- Avec une profonde gratitude, de tout mon coeur, aux autorités et au peuple gabonais, je prie pour leurs meilleurs voeux et leur bonheur ainsi que pour le développement de la République gabonaise. Soyez rassurés que le peuple japonais demeure votre ami fidèle sous le mandat de mon successeur. Quant à moi, je redeviens un citoyen japonais, mais je reste supporteur du Gabon avec la confiance et l’optimisme. Aussi, je suis convaincu que le peuple gabonais se hisse au niveau de l’essor vers la félicité grâce au leadership éminent de Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la République.

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