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Politique

Municipalités : les nouveaux édiles à l'épreuve du terrain

L’édile de Libreville, Pierre Mathieu Obame, particulièrement au pied du mur.

Fraîchement élus et investis, les maires de toutes les communes du pays sont confrontés à leurs engagements et attendus au pied du mur. S'ils se retrouvent déjà submergés par une avalanche de dossiers allant des diagnostics financiers aux urgences du quotidien, ils doivent composer avec des administrés impatients, qui veulent voir les promesses se matérialiser, et vite.

"La nouvelle mairie doit être une start-up", lançait avec assurance le maire de Libreville, Pierre-Matthieu Obame, pour qui embellir la ville est un devoir. "Les plus hautes autorités ont initié plusieurs chantiers. La mairie de Libreville doit suivre en lançant les siens, pour un meilleur environnement ", affirmait- il. Une promesse ambitieuse, presque visionnaire, mais que les réalités de certains quartiers, noyés au premier orage, risquent de rappeler brusquement. Urbanisation défaillante, insalubrité persistante : la capitale politique et administrative gabonaise, comme les autres villes, suffoque, par endroits, sous les montagnes d’ordures. La plupart des élus ont d’ailleurs promis de rendre leurs communes plus propres. Les habitants, qui vivent au contact de ces tas de détritus, veulent des résultats visibles. Ils attendent des drains fonctionnels, des déchets collectés, des rues praticables.

Start-up ou non, ce sont ces urgences minimales qui éprouveront la crédibilité des nouveaux exécutifs municipaux, alors que les mots "insalubrité" et "résilience" s’imposent partout. Les rues se muent parfois en marécages d’ordures, et les pluies redistribuent ce chaos dans un ballet désolant.

Le défi est immense : remettre de l’ordre dans la gestion des déchets, restaurer les canalisations, reconstruire la confiance, faire de la gouvernance locale une réalité en y intégrant la digitalisation des recettes municipales. C'est d'ailleurs ce à quoi a appelé le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault. Le maire de Franceville, Fernand-Paulin Joumas dit Salamba, s'est pour sa part engagé à faire de la bonne gouvernance une réalité appelant à l’amélioration du recouvrement et à la transparence. Ce dernier exige de ses collaborateurs "un comportement irréprochable", conscient que sans discipline, aucun projet urbain durable n’est possible. Reste à voir si les pratiques seront à la hauteur des promesses.

Parfois poétiques, ces promesses comme à Lambaréné, où Guy- Pierre Biteghe rêve d’une "ville lumière, attrayante et prospère", devront se confronter aux réalités, ne serait-ce qu’à l’organisation des marchés. Si leurs prises de fonction donnent un élan, une légitimité nouvelle, elles concentrent aussi les attentes nées de la Ve République au niveau local.

Les maires doivent désormais transformer la promesse électorale en résultats tangibles. Leur mandat commence à peine mais une question s’impose : parviendront- ils à convertir leurs engagements en réalisations ?

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