D'après l'Institut national de la recherche de l'agriculture et de l'environnement (Inrae), basé en France, elle "génère" chaque année, sur le plan mondial, 153 milliards de dollars (soit 9 945 milliards de francs CFA). En 2018, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques estimait que la valeur de leurs services écologiques et économiques correspondait à 577 milliards de dollars (375 050 milliards FCFA). Ces variations dans les données soulignent une importance peu reconnue.
La Journée mondiale des abeilles, célébrée chaque mois de mai, vise donc à rappeler la contribution des abeilles dans la production de l'alimentation et à l'économie. Cette célébration rappelle aussi qu'il reste encore tant à faire autour d'elles. Ces insectes, au travers de cette Journée mondiale, permettent de se pencher un instant sur la souveraineté alimentaire du Gabon. De là, il est possible de s'apercevoir que la production nationale de miel, qui est encore balbutiante, ne permet pas de couvrir les besoins de la population.
Selon la FAO, le Gabon importe chaque année entre 18 et 21 tonnes de miel. Pour avoir une idée de la production locale, il faut se pencher sur les initiatives lancées par les partenaires au développement. Ainsi, en 2018, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt et bois (AEAFFB), avait renforcé les capacités en apiculture des communautés organisées au sein des forêts communautaires dans le cadre du projet "Appui à l’apiculture dans les forêts communautaires au Gabon".
Cela avait permis de former cinquante apiculteurs sélectionnés aux techniques postrécolte, de conditionnement et de transformation des produits apicoles. Sept artisans menuisiers et couturiers ont été initiés aux techniques de fabrication des ruches à barrettes supérieures (modèle kényan), ruchettes et tenues d’apiculteur. Puis, "8 mini-mielleries ont ainsi été équipées, incluant 28 ruchers de démonstration composés d’un total de 107 ruches en exploitation. La capacité annuelle de production de ces ruchers est estimée à 2 tonnes de miel (250 kg par mini-miellerie en moyenne) et à 100 kg de cire", avait expliqué la FAO. Des données qui, évidemment, ne tiennent pas compte de la récolte traditionnelle.
De manière globale, sur le plan national, selon les statistiques de la FAO, on dénombre plus de 350 apiculteurs formés depuis dix ans. Ils sont répartis dans les provinces de l'Estuaire, le Woleu-Ntem, l'Ogooué-Ivindo et la Ngounié. Une ruche produit en moyenne 25 litres de miel et un kilogramme est vendu entre 5 000 et 10 000 francs à l'intérieur du pays. Par contre, dans le Grand Libreville, le litre est vendu entre 15 000 et 25 000 de nos francs.
Mais une ruche ne produit pas seulement du miel. Il y a de la gelée royale, du pollen, de la cire, du propolis (substance visqueuse et collante sécrétée par les abeilles), etc. Et chaque composant a une va leur économique. " Au regard de la crise économique et ses effets sur l’augmentation du chômage des jeunes, la précarité et la vulnérabilité des populations en milieu rural, il ressort que l’apiculture présente d’innombrables opportunités d’affaires au Gabon en ce sens qu’elle intègre des dimensions économiques, écologiques, nutritionnelle. Très méconnu du plus grand nombre, en dépit du potentiel existant ", souligne encore la FAO.
Des recherches permettent de se rendre compte que le propolis peut entrer dans la composition de sirop pour la toux ou de spray buccaux, le miel sert à la confection de vinaigre ou de moutarde, le pollen intègre des savons, la cire se retrouve dans des cosmétiques ou des bougies, etc. Autant dire que derrière ses petits grammes, l'abeille est une vraie mine d'or.
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