Longtemps perçus comme des maladies réservées aux adultes, le diabète et l’hypertension artérielle touchent désormais un public de plus en plus jeune. Au Gabon, le constat est préoccupant : les cas de diabète et d’hypertension artérielle chez les enfants sont en nette augmentation. En cause, une alimentation déséquilibrée, la sédentarité, et un déficit de prévention en milieu familial et scolaire.
Si les données nationales officielles restent limitées, les signaux d’alerte s’accumulent dans les structures hospitalières. Le service d’endocrinologie du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), par exemple, recense actuellement environ 300 enfants diabétiques. Un chiffre révélateur d’une dynamique en hausse.
"Nous recevons de plus en plus de jeunes patients présentant des taux de sucre très élevés ou des pressions artérielles anormalement hautes pour leur âge. C’est une tendance nouvelle et très préoccupante ", alerte le Dr Peggy Biloghe, endocrinologue au CHUL.
L’explosion de la malbouffe, la consommation excessive de boissons sucrées, la dépendance aux écrans et la réduction des activités physiques sont aujourd’hui identifiées comme les principaux facteurs de risque. À cela s’ajoute le manque de suivi médical préventif.
Beaucoup de parents ignorent les signaux d’alerte ou ne consultent qu’en cas de complications, faute d’information ou de moyens. Le dépistage précoce reste rare, laissant les pathologies s’installer silencieusement.
Face à cet état de fait, les professionnels de santé appellent à une réaction rapide et structurée. Il devient impératif de renforcer les campagnes de sensibilisation, d’intégrer la prévention dans les écoles, de revoir les menus des cantines scolaires et de promouvoir l’activité physique dès le plus jeune âge.
À défaut d’une réponse coordonnée, le pays court le risque de voir émerger une génération exposée dès l’enfance à des maladies chroniques lourdes de conséquences à l’âge adulte.
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