Le décor était taillé pour l’histoire : tribunes bariolées aux couleurs nationales, rangées de drapeaux et tapis rouge découpant la pelouse du stade d’Angondjé. Au pupitre, Brice Clotaire Oligui Nguema a d’abord rendu grâce « à Dieu » et salué pères fondateurs, diplomates et chefs traditionnels avant de livrer l’attendu chapitre chiffré de son allocution : l’agenda électoral censé refermer dix-neuf mois de transition.
Première salve de dates, les plus scrutées : « Les élections jumelées législatives et locales se tiendront le 27 septembre 2025, avec un second tour le 11 octobre », annonce-t-il, provoquant une clameur dans les travées. Les futurs députés et conseillers municipaux, élus à moins d’un mois d’intervalle, prendront place dès le 4 novembre dans une Assemblée nationale enfin réhabilitée.
La seconde étape suivra sans répit : les sénatoriales sont convoquées les 8 et 29 novembre. « Le Sénat entrera en fonction le 15 décembre », précise le chef de l’État, soucieux de montrer qu’aucune chaise ne restera vide. Entre-temps, le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) sera installé le 1ᵉʳ décembre, avant que la Cour constitutionnelle ne boucle le puzzle institutionnel ses neuf juges prêteront serment le 23 décembre.
Ce chronogramme en cascade répond d’abord aux exigences de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, qui fixe à vingt-quatre mois la durée maximale d’une transition. « Nous respectons nos engagements », martèle Oligui Nguema, rappelant le plébiscite de 94,85 % qui l’a porté au pouvoir le 12 avril. Pour les bailleurs, cette visibilité donne de l’air : la renégociation de la dette externe avec le FMI et la Banque mondiale pourra désormais s’appuyer sur un horizon politique clair.
Si le pari est tenu, la Ve République gabonaise soufflera sa première bougie sous le sapin de Noël 2025.
random pub
