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Politique

Gabon : l’année de recomposition vue par l'Unoca

Abdou Abarry, Le Représentant spécial des Nations Unis pour l’Afrique centrale

Dans le rapport sur la situation en Afrique centrale et des activités du Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale présenté hier par visioconférence au Conseil de sécurité, par le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la sous-région, Abdou Abarry, une attention particulière est accordée au Gabon. Le pays a été au coeur des recompositions politiques, voire judiciaires et socio-économiques qui ont marqué l’Afrique centrale depuis mai 2025. L’année écoulée apparaît ainsi comme un véritable tournant pour le Gabon.

Le rapport met pour ainsi dire, en lumière l'épisode judiciaire qui a marqué l’actualité nationale : l’ouverture par la Cour criminelle spécialisée d’une procédure contre l’ancienne première dame, Sylvia Bongo Ondimba, et son fils Noureddin Bongo Valentin. Si le rapport note que Sylvia Bongo et son fils ont dénoncé un procès motivé par des considérations politiques, il souligne qu'ils ont été reconnus coupables des faits de détournement de fonds, de blanchiment d’argent et de corruption, ont été condamnés à vingt ans de prison, assortis de paiements pour préjudice moral et de mandats d’arrêt internationaux. Dix de leurs anciens collaborateurs ont également été condamnés à des peines allant de deux à quinze ans.

Sur le plan politique, le rapport revient sur les élections législatives, locales et sénatoriales durant lesquelles l’Union africaine, la CEEAC et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont déployé des missions d’observation . L’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) en ressort comme le grand vainqueur avec le plus d'élus, tandis que la représentation féminine est notable avec 30 députées, soit 20 % de la Chambre basse du Parlement. Si des irrégularités ont été relevées, elles ont conduit à la reprise du vote dans certaines circonscriptions, signe d’un processus électoral en maturation.

Le rapport aborde également la question des droits humains, mettant en avant les expulsions menées à Libreville et Port- Gentil. Les autorités justifient ces opérations par la lutte contre l’occupation illégale du domaine public, la modernisation urbaine et la prévention des inondations.

Sur le plan économique, le Conseil de sécurité note que le Gabon évolue dans une sous région à la croissance modeste. Bien que l’inflation se détende, les vulnérabilités liées à la dette demeurent fortes, limitant les marges de manoeuvre budgétaires et accentuant les pressions sociales.

Pour l’Onu, ces évolutions dessinent une année de recomposition pour le Gabon avec à la clé, des transformations qui auront un rôle déterminant dans la redéfinition des priorités du pays.

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