Après des années de silence, Grégory Laccruche Alihanga a choisi de parler. Dans une publication percutante diffusée ce mardi sur Facebook, l’ancien maire d’Akanda règle ses comptes avec ceux qu’il accuse d’avoir piétiné ses droits et orchestré sa descente aux enfers. "Je ne m’exprime pas pour rejouer le passé", écrit-il, "mais parce que ceux qui ont incarné l’oppression se parent désormais des habits de victimes."
L’ancien détenu affirme que son arrestation en 2019, dans le cadre de l’opération "Scorpion", n’était qu’une "vengeance politique". Il raconte comment, alors qu’il était encore en fonction, il aurait été sommé par Nourredin Bongo Valentin de fabriquer de fausses accusations contre son frère, Brice Laccruche Alihanga. Son refus, assure-t-il, lui aurait valu quatre années de détention préventive, sans procès ni audience, à l’annexe 1 de la prison centrale de Libreville.
"Ils m’ont tout pris : ma liberté, ma santé, mes proches", confie-t-il. Il décrit une détention inhumaine : cellule sans lumière, isolement total, absence de soins et d’accès à la défense. Il dit avoir perdu la vue en détention et évoque la dégradation de l’état de santé de sa mère et de son frère. L’ONU l’aurait reconnu comme prisonnier politique dès 2020, sans que cela n’émeuve le régime de l’époque.
Mais ce qui révolte surtout Grégory Laccruche aujourd’hui, c’est le retournement de situation de ses anciens bourreaux. "Ils invoquent maintenant l’ONU, les droits de l’homme, la justice internationale. Ces institutions qu’ils méprisaient hier", fustige-t-il. Il promet de ne pas laisser falsifier l’histoire : "J'userai de tous les recours pour que ceux qui ont bafoué nos droits ne puissent jamais les réécrire à leur avantage."
Avec cette lettre, c’est une page sombre du dernier régime Bongo que Laccruche exhume — et un avertissement sans détour à ceux qu’il accuse de tenter de se blanchir sous couvert de victimisation.
random pub


