Ces derniers jours, la famille d’Ali Bongo Ondimba, ancien président gabonais, a fait une sortie médiatique depuis Paris, affirmant avoir été victime de sévices durant sa détention à la prison centrale de Libreville. Sylvia Bongo Ondimba, épouse de l’ex-chef d’État, et leur fils Noureddin Valentin, libérés provisoirement le 12 mai dernier, en raison de problèmes de santé, se livrent à des accusations pour le moins surprenantes.
Ces accusations, qui suscitent de nombreuses interrogations, sont contestables car malgré leurs propos, sont fausses. Tranchent avec la réalité. Et curieusement, elles interviennent à quelques mois du procès qui doit les voir répondre d’accusations pour des faits très graves de haute trahison contre les institutions de l’État, détournement massif de deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, entre autres. Et probablement aussi, avant un possible procès sur des biens mal acquis dans plusieurs capitales, indique une source ayant requis l'anonymat que Libreville et autres organisations non gouvernementales (ONG) intenteront auprès de la justice française.
Au sujet de leur sortie, il est tout de même curieux, aux yeux de plusieurs observateurs, qu'ils se livrent à une telle manoeuvre, qualifiée d'ailleurs, au palais du bord de mer, de "stratégie de diversion et de brouillage judiciaire". Or, les Gabonais ont souvenance, à la veille de leur exil Luandais, qu'ils avaient donné des garanties de retour au Gabon pour assister à leur procès initialement prévu dans les semaines à venir. Lequel a été reporté à novembre prochain à leur demande pour disposer des voies et moyens de se faire entendre et prouver leur innocence.
Dès lors, ce procès tant attendu par les Gabonais s’annonce comme un moment clé dans cette affaire, d'autant qu'il est question de faire la lumière sur tous ces griefs mais aussi, de se faire une idée précise, s'il en est besoin, sur la gouvernance du régime déchu, plus précisément, sur leurs implications et rôles respectifs.
Pour ce faire, les autorités gabonaises entendent aussi démontrer, révèle une source officielle, que leurs biens ont été obtenus illégalement sur fonds publics. Toutefois, la déclaration de la famille Bongo à Paris, à la faveur de laquelle elle dénonce des " sévices " subis en détention, soulève plusieurs questions, notamment sur son opportunité ainsi que sur les accusations portées contre le Gabon et ses dirigeants. De quoi ont-ils peur ? Pourquoi s'agitent-ils ? Dans tous les cas, pour les autorités de Libreville, les éléments à charge que détient la justice gabonaise pour ce procès qu'ils tentent de fuir, semblent lourds au point de les effrayer. Car, pour de nombreux observateurs, par cette manoeuvre, la famille Bongo chercherait à créer un climat d’opinion favorable à l’international, afin de faire pression sur la justice gabonaise et retarder ou influencer le déroulement du procès.
Il n'est donc nullement question, comme l'a indiqué le porte-parole de la présidence de la République, hier, que cette affaire soit traitée sur les réseaux sociaux encore moins dans les médias. Au-delà des agissements des accusés, les Gabonais ayant droit à la vérité sur le rôle joué par chacun d'eux dans la gestion de l’État et des ressources sous l’ancien régime, l'ensemble des procédures en cours respectant le cadre légal, sous l’autorité exclusive des juridictions compétentes, devront se poursuivre.
L’État gabonais reste donc fermement engagé à défendre la vérité, la justice et la stabilité, dans le respect des droits humains et des principes républicains.
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