Le ministère de l’Intérieur a rendu publique, mardi, la liste des candidats retenus pour les législatives du 27 septembre. Sous réserve du contentieux pré-électoral, environ 740 titulaires, accompagnés d’autant de suppléants, seront en lice. Près de 147 indépendants tenteront leur chance aux côtés d’une quarantaine de partis politiques. Mais pour plusieurs de ces formations, l’enjeu dépasse la conquête de sièges : il s’agit d’une question de survie. Le Code électoral imposant de participer aux législatives pour conserver le statut légal.
Derrière les chiffres, des positionnements stratégiques. Alors que lors des investitures internes, certains partis semblaient prêts à se lancer dans une conquête totale de l’Assemblée nationale, la publication de la liste des candidats révèle un tout autre scénario. Le nouveau parti présidentiel, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), donné comme favori et annoncé sur tous les fronts, n’a pas présenté de candidats partout. Dans le 1er siège du 4e arrondissement de Libreville, par exemple, aucune investiture UDB n’apparaît.
Une aubaine pour Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), qui devrait affronter des challengers jugés peu expérimentés. Mais là encore, coup de théâtre, le RPM pourtant attendu en force, est absent au 1er siège du 5e arrondissement. Sauf erreur ou rectification ultérieure du ministère, Joyce Lattife Ntsegue pourtant désigné n’a pas été retenu. Cette mise à l’écart survient alors qu'il avait été suspendu à titre conservatoire, de ses fonctions pour atteinte à la cohésion au sein de la majorité présidentielle attendue. Même le Parti démocratique gabonais (PDG) a revu ses ambitions à la baisse. Dans le 1er siège du Haut-Como, un seul candidat est en lice : celui de l’UDB. De quoi redessiner les contours du scrutin. Un test grandeur nature : les indépendants espèrent tirer profit, l’UDB cherche finalement à s’implanter sans écraser, le PDG à prouver qu’il existe encore, le RPM à clarifier sa stratégie.
Mais loin d’un partage tranquille des sièges, des duels UDB/PDG s’annoncent dans certaines circonscriptions, comme la Dola. Même s'il apparaît que le PDG se positionne en allié du parti présidentiel pour préserver un équilibre, sur le terrain les candidats engagés dans ces face-à-face devront se battre avec acharnement pour arracher leur légitimité.
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