Dans quel état Mathieu Mboumba Nziengui, décédé lundi dernier à Bikélé, dans le 3e arrondissement de la commune de Ntoum, laisset- il l'Union du peuple gabonais (UPG), formation politique qu'il a dirigée pendant de nombreuses années au lendemain de la disparition de son leader charismatique, Pierre Mamboundou, le 15 octobre 2011 ?
Le moins que l'on puisse dire est que cet enseignant de formation a eu toutes les peines du monde à asseoir son leadership à la tête de l'UPG. Dès sa prise de fonction, celui-ci a été mis à mal par bon nombre de barons "Upgistes" qui se réclamaient, au même titre que lui, "héritiers légitimes" de Pierre Mamboundou.
Une situation qui fragilisera l'UPG, accentuée par les démissions des militants de la première heure. Notamment David Mbadinga, Richard Moulomba, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Bruno Ben Moubamba, Bonaventure Nzigou Manfoumbi. Au fil du temps, l'image et la crédibilité de cette formation politique se sont étiolées. Au point de ne plus disposer d'élus au Parlement et de voir ses troupes fondre comme neige au soleil.
En réaction, il opposa la nécessité pour l'UPG de faire son aggiornamento sur fond de "pragmatisme et de réalisme politique". Une ligne politique qui se traduira par son entrée au gouvernement, en septembre 2015, en qualité de ministre d'État de l'Agriculture et de l'Entrepreneuriat agricole chargé du Programme Graine. À sa sortie du gouvernement, il avait pris une certaine distance avec la politique, sans véritablement parvenir à couper les liens avec cette passion qui l'habitait. Car à ses yeux, la politique en était une.
Bref, l'UPG est désormais releguée au rang des "partis gazelles". Et l'un des défis qui attendent ses différents leaders dernièrement réconciliés (?) est de redonner à ce parti politique son rayonnement d'antan.
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