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Faits divers & Justice

Trafic de cannabis : un policier et son complice retrouvent la liberté après près de 3 ans de détention

Les coaccusés dont la décision de la Cour a permis leur sortie de détention. | DR

L'affaire du trafic de cannabis impliquant un policier et son complice a connu son épilogue judiciaire mercredi dernier, à la faveur de son examen à la Session criminelle spécialisée. En effet, F.A.B., un fonctionnaire de police totalisant 15 ans de service, et S.L., tous deux en détention préventive depuis 2 ans, 8 mois et 16 jours, ont été condamnés à 10 ans de prison assortis du sursis. La Cour ayant estimé que la peine couvrait la durée du temps passé à la maison d'arrêt de Gros-Bouquet, les deux hommes ont immédiatement recouvré la liberté.

Les faits remontent à février 2023. Les deux accusés ont été interpellés à Bifoun par les agents de l’Office central antidrogue (Ocad) au cours d’un banal contrôle routier. Une fouille de leur véhicule avait permis la découverte par les Officiers de police judiciaire (OPJ) de plusieurs ballots de chanvre indien. Après avoir initialement nié les faits, les deux hommes avaient finalement avoué, reconnaissant même s’être approvisionnés à Bitam, le chef-lieu du département du Ntem, auprès de personnes-ressources actives dans le trafic de stupéfiants.

À la barre, F.A.B. a reconnu les faits avec une voix larmoyante. L'ancien chef de la Brigade anticriminalité (BAC) de la ville des Trois-Frontières a imploré l'indulgence des juges, non sans invoquer une erreur commise sous la pression de deux crédits qui l'étranglaient et des frais médicaux excessifs pour son enfant très malade. "J'ai succombé à la tentation et cela a non seulement détruit ma vie, mais surtout celle de ma famille", a-t-il lancé avant d'écraser quelques larmes. Quant à son coaccusé, S.L., il a affirmé avoir voulu verser dans la facilité, assurant n'avoir jamais commis un pareil écart de conduite auparavant.

Heureusement pour les deux dealers, le chef d'accusation d’importation, initialement retenue, ne l'a pas été par le Ministère public. D'autant plus que le procureur général a demandé à la Cour de la disqualifier, estimant que ce crime n'était pas constitué. En revanche, relativement au trafic de stupéfiants, puni par la loi de 30 ans d'emprisonnement, le maître des poursuites a requis 10 ans avec sursis. Tout en reconnaissant des circonstances atténuantes en faveur des deux accusés.

Me Vissié, l'avocat de la défense, a plaidé la clémence, appelant la juridiction de céans à juger deux êtres humains avec leurs faiblesses et leurs erreurs. Il a par conséquent souligné que ses clients, des Gabonais qui se sont malheureusement laissés entraîner par la tentation, n'avaient aucun antécédent judiciaire. Mieux, que ces derniers avaient coopéré et regrettaient amèrement leurs actes. Aussi, la partie défenderesse a-t-elle exhorté la justice à donner une seconde chance à l'ancien OPJ et à son coaccusé.

La Cour a finalement suivi les réquisitions du parquet, en prononçant une condamnation pour trafic uniquement et une peine permettant leur libération immédiate.

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