CNSS : 10 ans de prison dont 37 mois ferme pour une ancienne gestionnaire de comptes

La Cour criminelle spéciale a rendu son verdict: 10 ans de prison dont 37 mois ferme pour une ancienne gestionnaire de comptes, ce lundi, dans le dossier du détournement de plus de 16 millions de francs au sein de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), en octobre 2022.

 Ancienne gestionnaire de comptes à la succursale de Nkok, Audrey Mounguengui, veuve Kameni Tchakelin a été condamnée à une peine de dix ans de réclusion criminelle, dont 37 mois ferme.

L'accusée, une mère de trois enfants employée depuis 14 ans par l'institution, a reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Elle a détaillé devant la cour son mode opératoire : la falsification systématique des avis à contribution et des quittances pour soustraire des cotisations sociales, et ce, en agissant seule, a-t-elle indiqué à la Cour. Les sommes détournées oscilleraient entre 900 000 et 4 millions de francs par opération.

Pour justifier son geste, l'ex-gestionnaire a invoqué la maladie de son mari, Camerounais et un endettement important. Une situation personnelle qui a basculé en prison, où elle a appris le décès de son époux, rentré dans son pays, après l'avoir quitté, abandonné les enfants et vidé le domicile conjugal.

L'avocat de la CNSS, Me Abeng Minko, a réclamé la peine maximale de 20 ans de réclusion pour "dissuader d'autres voleurs".

 À l'inverse, la défense, menée par Me Agnes, a plaidé l'indulgence, soulignant les souffrances endurées par sa cliente et son casier judiciaire jusqu'alors vierge. Le ministère public a, pour sa part, requis 10 ans de prison, dont 5 ans ferme, reconnaissant des circonstances atténuantes.

Au terme des débats, la cour a suivi le parquet sur la peine globale, mais a réduit la partie ferme. Elle a déclaré Audrey Mounguengui coupable avec circonstances atténuantes. Outre l'emprisonnement, elle devra rembourser l'intégralité des 16 735 750 francs détournés et verser 100 000 francs de dommages et intérêts, la CNSS ayant été déboutée de sa demande de 5 millions. Ayant déjà passée 36 mois en prison, Audrey Mounguengui sera donc libérée dans un mois.