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Économie

Audit de la dette : un piège pour les entreprises ?

Henry-Claude Oyima

L'opération récemment lancée par le ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, Henry-Claude Oyima, visant à apurer les dettes de l’État par le dépôt des ordonnances en instance de règlement au Trésor, avant le 30 septembre 2025, a pour objectif majeur, selon un communiqué dudit ministère, d'assainir les finances publiques. Cependant, cette décision, loin d'être une chasse aux sorcières, risque de révéler au grand jour certaines irrégularités que traînent nombre d'opérateurs économiques habitués à des dessous-de-table dans l e règlement des factures.

Le premier blocage réside dans la capacité de certaines entreprises à réunir l’ensemble des pièces justificatives exigées : conventions, procès verbaux, déclarations sociales et fiscales. Nombre d’entre elles, en particulier les PME, ont souvent des archives incomplètes ou mal tenues, ce qui risque de ralentir le traitement et, si possible, les mettre en position de faiblesse. Une opération qui est perçue quelque peu d'un mauvais oeil par les entreprises en situation irrégulière et qui, depuis quelques jours, font tout pour réunir la documentation exigée. Mais, de quelle manière et à quel prix ? Elles sont les seules à pouvoir répondre à cette question.

Pourtant, les avantages d’une telle opération sont réels. En procédant à la vérification stricte des créances, l’État réduit les risques de factures fictives et limite l’endettement caché. À moyen terme, la régularisation des dettes accumulées permet de libérer la trésorerie des entreprises et de restaurer la confiance des opérateurs économiques tel que précisé par le récent communiqué du ministère de l'Économie et des Finances. Aussi cet audit permettra-t-il à beaucoup d'entreprises de passer de l'informel au formel.

De plus, sur le plan macroéconomique, la crédibilité retrouvée de la signature de l’État devrait améliorer la notation financière du pays et faciliter l’accès aux financements extérieurs comme souhaité par les plus hautes autorités du pays. Ce qui, au final, sera la grande victoire du Gabon auprès des instances financières internationales.

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