Excédés, ces derniers n'hésitent plus à pointer du doigt les autorités gouvernementales qu'ils accusent, à tort ou à raison, de faire du surplace. "Elles sont conscientes de ce que ces voies ne sont plus praticables. Mais il semble qu'il n’y a aucun plan d'urgence visant à les aménager le plus rapidement possible", se désole Abess, un transporteur suburbain. Sur bon nombre de chaussées, l'on observe en effet des nids-de-poule, des trous béants voire du bitume fissuré. C'est désormais à cette dure réalité que font face les usagers qui fréquentent malheureusement ces artères au quotidien.
La situation est plus complexe notamment sur des axes tels que Poste d'Akébé-Carrefour Cosmopark, dans le 3e arrondissement. Sur cet itinéraire, d'ailleurs très fréquenté, les automobilistes sont le plus souvent mis à rude épreuve au volant de leurs véhicules. Ici, crevasses et autres nids-de-poule ont eu raison d'une bonne partie de la chaussée, couverte par une couche de goudron vieille de plusieurs décennies. Avec l'action des eaux de pluie mal dirigées, celle-ci a fini par s'éroder au fil des années.
Il y a aussi ces travaux de passage de la tuyauterie qui viennent souvent après et dont tout le monde se plaint, en ce que la remise de la chaussée à l'initial après destruction des pans entiers, ne suit pas toujours. C'est le cas, parmi tant d'autres, des travaux réalisés dans le cadre du Programme intégré d'alimentation en eau potable et d'assainissement de Libreville (Piaepal). Conséquence : le trafic est souvent perturbé sur cet axe, au point que "nous sommes contraints de rouler à pas de tortue, de peur de se retrouver dans un trou et casser les rotules du véhicule", se désole un particulier habitant les environs.
D'ailleurs , apprend-on, nombreux parmi les automobilistes se sont déjà retrouvés dans cette situation, au grand bonheur des tenanciers des ateliers de réparation des véhicules. D'autres rues et ruelles de Libreville, du fait de leur dégradation aussi avancée, font vivre le même calvaire aux usagers. " À cause du mauvais état des routes de Libreville, nous devenons les grands abonnés des garagistes. Nos véhicules tombent en panne régulièrement", se plaint Wilfried au volant de son Toyota Corolla et tentant d'accéder à l'intérieur de l'hôpital psychiatrique de Melen, dans le 6e arrondissement. Tant pour s'y rendre, transporteurs urbains, suburbains et particuliers se livrent quasiment à du gymkhana sur une voie conduisant à la structure hospitalière et ayant tout l'air d'une piste d'éléphant.
Quand il pleut, les trous visibles en temps sec sur une bonne partie de l'infrastructure se gorgent d'eau. Et, à la tombée de la nuit, ils deviennent des pièges pour les automobilistes ne fréquentant pas habituellement la zone. "Pour passer ici, j'ai même pitié du véhicule. Et le plus embêtant dans tout ça, c'est qu'en cas d'urgence, on doit perdre beaucoup de minutes dans cet endroit", déplore un chauffeur résidant à Cosmopark.
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