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Enquête

Quid de la forêt communautaire de N'foulenzem ?

La cité en construction à N’foulezem désormais envahie par les hautes herbes. © DR

Dans le département d u Komo - Océan , une étoile pâlit. Et ce depuis un an, depuis qu'une mesure de suspension a frappé la forêt communautaire de N'foulenzem. Une surprenante décision qui continue à faire des vagues au sein de l'opinion locale qui en tirait l'essentiel de ses subsides.

Qu'est-ce qui a conduit à cette extrémité qui place les communautés villageoises dans des conditions d'extrême précarité dont elles pensaient être sorties depuis la nouvelle gouvernance de l'association Mekok-Me-Bone ? Alors que l'on déduisait que le coup serait parti uniquement de la conclusion à laquelle serait parvenue une mission de l'inspection des Eaux et Forêts qui a constaté que l'exploitation du bois de cette forêt communautaire avait empiété sur une zone voisine.

D'où la décision d'arrêt des activités de cette forêt gérée par l'association Mekok-Me-Bone. À ce niveau déjà, les membres de ladite association relèvent l'absence de distinguo des inspecteurs, notamment au fait que l'exploitation forestière n'est nullement menée par l'association mais par un fermier qui, ayant reconnu sa faute, a déjà accédé aux amendes à lui infligées par l'administration.

"Nous ne sommes en rien concernés par les activités du fermage qui, semble-t-il, ont débordé. D'ailleurs, son responsable a réglé les taxes et autres redevances imposées. Nous sommes étonnés que jus que-là, la suspension perdure..." , explique la présidente de l'association, Marie-Yvette Missouké. Cet argumentaire a plusieurs fois été donné par son directoire, qui s'étonne du maintien jusque-là de la décision de suspension. Et chaque jour qui passe ajoute son lot de conséquences socioéconomiques.

Le problème prend de plus en plus de l'ampleur, d'autant que les projets initiés par l'association, notamment la construction d'une cité d'une dizaine de villas, est abandonnée. Cette cité qui devait impulser une vie nouvelle à la contrée était déjà à 75% de sa réalisation, et aujourd'hui ce sont de hautes herbes qui l'envahissent. D'où le désappointement élevé des riverains qui y puisaient leur espoir de voir cette partie du Komo-Océan connaître un développement certain.

La désillusion est si grande que l'affaire a été portée à la connaissance du président de la République qui, à l'étape de Nzomoé de sa tournée républicaine, avait donné de fermes instructions pour que la suspension des activités de Mekok-Me-Bone soit levée. Mais malheureusement, ces instructions n'ont été jusquelà suivies d'aucun effet. L'on en était à ce seul désaccord avec l'administration des Eaux et forêts, lorsque l'on découvre que ce sont d'autres entités qui tirent les ficelles dans l'ombre pour compromettre l'avenir de cette forêt communautaire.

En effet, dans deux correspondances du préfet du Komo-Océan, Hubert Diossé Angoué Nguema, au directoire de l'association, celuici suspend d'abord le bureau directeur de l'association, avant de l'inviter par la suite à convoquer une assemblée générale. L'administrateur départemental a reçu selon lui ces directives de la gouverneure de province qui, elle, les tient "du bureau du Sénat".

Pendant ce temps, les travailleurs continuent à ronger leur frein et renouent avec le dur désœuvrement. Pour les communautés, il est impératif que l'association reprenne ses missions qui ont bénéficié à plusieurs entités dont l'administration locale avec la dotation, entre autres, de kits solaires pour l'alimentation électrique des services. L'association apporte aussi du secours matériel à la communauté à travers des œuvres de bienfaisances multiples.

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