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Société & Culture

Cancers : élever la prise en charge au rang des priorités

Le colonel Arnaud Brice Koumba, directeur général de l’Institut de cancérologie d’Akanda.

Après Octobre rose, place à Novembre bleu. On change les couleurs et les cibles, mais le combat reste le même : dépister les cancers à un stade précoce pour offrir de meilleures chances de guérison. Mais ce qui interpelle aujourd'hui, c’est bien l’envers du décor. Car durant octobre rose, des témoignages assez critiques se sont multipliés du fait de l'arrêt de la prise en charge des traitements par la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), du manque d’empathie du personnel médical et des plateaux techniques jugés "incomplets".

Du fait aussi des effectifs insuffisants, des séances de chimiothérapie qui se feraient sur de simples chaises inconfortables, etc. Les dénonciations ont fusé sur les réseaux sociaux. Laissant un goût amer. Tant les campagnes de sensibilisation qui se multiplient année après année, se focalisent plus sur la prévention que sur les facilités à mettre à la disposition des personnes atteintes.

Médecin nucléaire et directeur de l'Institut de cancérologie d'Akanda (ICA), le colonel Arnaud Brice Koumba a préféré répondre aux faits plutôt qu'aux rumeurs. D'entrée, il réfute l'idée d'un plateau technique incomplet. "Après plus de 10 ans d'existence, c'est normal que le matériel devenu vieillissant puisse être renouvelé complètement que de subir de simples réparations, car il faut se conformer aux nouvelles normes internationales de diagnostic et de traitement", a-t-il souligné.

L'autre difficulté relayée est celle liée à l'instabilité énergétique. Conséquence : les équipements de l'institut, très sensibles, sont souvent endommagés par les coupures intempestives de la SEEG. Pour ce qui est des ressources humaines, il a insisté sur la nécessité de former des ingénieurs capables d'assurer la maintenance des équipements spécifiques.

L'autre point essentiel soulevé concerne les patients eux-mêmes et les conditions de traitement. Ainsi nombreux arrivent à l'hôpital tard. ''Le principal dé  clinique est que plus de 70 % des nouveaux patients sont reçus à des stades très avancés de la maladie (stades 3 et 4). Cela réduit malheureusement les chances de guérison et de survie par rapport à un diagnostic précoce (stade 1)", a-t-il dit en substance.

Balayant ainsi du revers de la main les rumeurs distillées sur les réseaux sociaux. Car explique-t- il, la chimiothérapie ambulatoire – où le patient ne dort pas sur place – est pratiquée sur des fauteuils confortables et non sur de simples chaises comme d'aucuns le prétendent. Toute chose conseillée dans le protocole pour ce type de traitement.

Sur les accusations de manque d'humanité de la part de certains personnels, il a appelé à une remise en question et à des e orts pour faire preuve d'humanisme et de compassion, en rappelant que l'ICA dispose de psychologues pour l'accompagnement des patients.

En complément, le colonel Koumba précise que l'ICA dispose de plusieurs services, dont la radiothérapie, l'oncologie médicale, la médecine nucléaire, la chimiothérapie ambulatoire, ainsi qu'un laboratoire d'anatomopathologie (ANAPAT) pour la biologie des tumeurs. Et deux pavillons d'hospitalisation d'une capacité totale de 40 lits, qui sont tous fonctionnels et subissent une rotation pour optimiser les places.

Mais au vu de l'augmentation de l'incidence du cancer au Gabon, il souhaite que la prise en charge des cancers soit élevée au rang des priorités en matière de santé

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