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Société & Culture

Diabète : une bombe à retardement !

Dr Eric Baye, endocrinologue.

Le diabète est en pleine explosion depuis une trentaine d'années, au point que le terme d'épidémie est désormais utilisé pour le désigner. Au Gabon, on estime que le nombre de diabétiques est passé d'environ 5 % il y a 30 ans à 14-15 % aujourd'hui, et pourrait atteindre 20 % d'ici 30 ans.

Pour comprendre, le Dr Éric Baye, endocrinologue au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), rappelle qu'il existe 3 principaux types de diabète.

D'abord celui de type 1 qui représente, selon lui, 10 % à 15 % des cas. "C'est le plus fréquent et le plus spécifique chez l'enfant", confie-t-il. Il est caractérisé par la destruction totale du pancréas, entraîne une absence de production d'insuline (insulinodépendant) et nécessite généralement 3 à 4 injections d'insuline par jour.

Quant au diabète de type 2, il constitue 80 % à 90 % des cas. Il se caractérise par une diminution de l’efficacité du pancréas (manque relatif d’insuline) et/ ou une résistance à l’insuline. Ici, les patients sont majoritairement en surpoids.

Il est principalement lié à la modification brutale du mode de vie dans les pays en développement. Les facteurs de risque majeurs sont une alimentation trop riche en sucre, en sel, en graisses et en alcool ; la sédentarité (manque d'activité physique) ainsi que le stress de la vie citadine, énumère le Dr Baye. Autant d'éléments qui entraînent surpoids et obésité, et qui sont le lit, selon lui, des maladies cardiovasculaires.

Ainsi, la prévention passe par la lutte contre les facteurs de risque en adoptant un régime diabétique : éviter le sucre, les matières grasses, l'alcool et le tabac. Au-delà, faire du sport et maintenir un poids stable pour se mettre à l'abri.

S'il existe un service dédié au diabète à Libreville, avec des spécialistes et du personnel qualifié, en province, par contre, il n'y a aucun diabétologue, et ce sont les généralistes qui gèrent la diabétologie. Or, si l'on tient compte de ce que bientôt un Gabonais sur 10 sera diabétique, l’ouverture de centres spécialisés en province devient une impérieuse nécessité.

Autre chose, le diabète est une maladie chronique dégénérative et son coût est très élevé, entraînant des complications (AVC, dialyse, amputations) et dont la prise en charge pèse lourdement sur les patients et sur le système de santé.

Face à cela, le Dr Baye plaide pour la création d’une banque à insuline, un dispositif public qui permettrait de fournir gratuitement de l’insuline et les médicaments essentiels. Il appelle également à la gratuité totale des antidiabétiques.

Au-delà, il insiste, sur la nécessité de former tous les acteurs de la santé – diabétologues, infirmiers, chirurgiens, ophtalmologues, néphrologues – afin d’assurer une prise en charge complète et e cace du diabète sur l’ensemble du territoire.

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