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Société & Culture

Baccalauréat 2025 : encore plus de candidats des séries littéraires que scientifiques

Bac : session 2025-2026

Depuis ce mardi 1er juillet, des milliers de candidats sont mobilisés à travers le pays pour affronter les épreuves du baccalauréat, session 2025. Après le coup d’envoi donné avec les élèves de la série B, toutes les autres séries ont débuté l'examen hier matin, par la traditionnelle épreuve de philosophie. Cette année, ils sont au total 26 449 candidats à se lancer à la conquête du précieux sésame. Mais derrière ce chiffre, une tendance persistante interroge : les séries littéraires attirent toujours davantage d’élèves que les filières scientifiques, et ce malgré les appels répétés des autorités à promouvoir les filières STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques).

Selon les données fournies par la direction générale des Examens et Concours (DGEC), près de 12 000 candidats sont inscrits en séries littéraires (A1 et A2), contre à peine 4 000 en séries scientifiques (C et D). Le reste des effectifs se répartit entre les séries techniques et professionnelles, qui peinent elles aussi à séduire. Pour plusieurs enseignants et observateurs du système éducatif, cet engouement pour les lettres s’expliquerait en partie par une perception tenace, mais souvent erronée : celle que les matières littéraires seraient plus "faciles". Résultat : de nombreux élèves s’orientent vers des séries qui ne correspondent pas toujours aux besoins du marché de l’emploi.

Cette réalité contraste fortement avec les ambitions affichées par le Gabon. En effet, depuis plus d’une décennie, les politiques publiques plaident pour une diversification de l’économie, fondée notamment sur l’industrie, les mines, l’énergie, le numérique et la recherche scientifique. Des secteurs en pleine croissance, mais qui nécessitent des profils hautement qualifiés dans les domaines scientifiques et techniques. "On ne peut pas bâtir une économie fondée sur le savoir sans former des ingénieurs, des chercheurs, des médecins, des agronomes", alerte un acteur de l'éducation nationale. Une réforme profonde de l’orientation scolaire s’impose face à ce déséquilibre.

D’abord, il faudrait renforcer l’accompagnement à l’orientation dès la classe de seconde, notamment dans les établissements pilotes. Ensuite, établir des ponts entre les lycées, les universités et les entreprises, afin de mieux faire connaître aux élèves les opportunités concrètes offertes par les filières scientifiques. Le gouvernement, de son côté, pourrait envisager des incitations financières ou pédagogiques à destination des élèves brillants, pour les encourager à intégrer les séries C et D.

Le profil des candidats au Bac 2025 met en lumière un décalage préoccupant entre les aspirations des jeunes et les besoins réels du pays. Il est peutêtre temps d'engager, mieux, de relancer le débat sur l'orientation scolaire, l'attractivité des sciences et la valorisation des métiers techniques.

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