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Économie

Fonds Covid : qu’a-t-on fait des 500 milliards de FCFA d’aides reçues par le Gabon ?

Le laboratoire du Pr Daniel Gahoum

S'achemine-t-on vers un méga procès national sur la gestion des fonds Covid ? Comment a été gérée cette importante manne financière reçue entre 2020 et 2022 par le gouvernement déchu de la part des bailleurs de fonds (FMI, BAD, AFD, Banque mondiale…) dans le cadre de la lutte contre cette pandémie ? Qui a bénéficié de ces fonds ? Comment ont-ils été répartis ? Après trois ans d’attente, la Cour des comptes a donc répondu favorablement le 22 mai 2025 à la demande du Copil Citoyen pour la réalisation d’un contrôle approfondi de la gestion de ces fonds publics mobilisés dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 sur la période allant de mars 2020 à décembre 2022.

Une première victoire pour cette plateforme regroupant les acteurs les plus virulents, les plus pugnaces aussi, de la société civile gabonaise. Lesquels, en dépit de leurs positions actuelles, ont décidé de mener cette affaire jusqu’au bout. Mais que faut-il comprendre dans ce scandale ? D’après les chiffres officiels du ministère de l’Économie et de la Relance de l’époque, le Gabon a bénéficié d’une enveloppe globale de 503 milliards de francs pour lutter contre cette pandémie.

Sauf que d’après le résultat d’un audit effectué par le Copil citoyen exclusivement sur des factures et ordres de paiement publiés sur le site internet du ministère de l’Économie, le gouvernement n’aurait dépensé que… 56 milliards de FCFA. Soit 447 milliards de francs non justifiés et qui n’apparaissent pas dans les " livrets " du ministère de l’Économie et de la Relance.

Sur les sommes publiées, la société civile dit avoir constaté des surfacturations, des factures payées pour des services non effectués et affirment que des noms de personnalités du régime déchu sont attachés à ces documents. Après avoir tenté vainement d’étouffer ce scandale pendant trois ans, les principaux acteurs de ce feuilleton pourraient bientôt être rattrapés par la justice.

PROCÈS

En effet, la coordination nationale du Copil Citoyen a adressé également, le 14 mai 2025, un courrier de signalement au ministre de la Justice, Garde ses sceaux, pour des faits susceptibles de constituer des infractions pénales, notamment détournements de fonds publics, enrichissement illicite, corruption, abus de fonction et violation des procédures de passation des marchés publics. Ce signalement, indique la plateforme, est motivé par le rapport d’audit du Copil Citoyen couvrant la période 2020-2022 et les rapports d’audit du cabinet Deloitte réalisés à la demande du FMI (2020-2021).

Selon le Copil Citoyen, ces documents officiels font état d’irrégularités majeures dans la gestion des fonds destinés à la riposte contre la Covid-19 ; de l’opacité dans l’attribution et l’exécution de marchés publics ; d’importants écarts financiers injustifiés et d’indicateurs sérieux de mauvaise gestion et de possibles actes d’enrichissement personnel aux dépens de l’État et du peuple gabonais.

" Eu égard à la gravité de ces faits, nous sollicitons que vous usiez de votre pouvoir discrétionnaire autorisé par la loi auprès de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite afin qu’elle identifie et poursuive les auteurs, co-auteurs et complices éventuels et qu'elle oeuvre au recouvrement des fonds publics détournés, le cas échéant ", a indiqué Aimé Ndoutoume Ndong, coordonnateur national du Copil Citoyen, dans son courrier.

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