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Politique

Famille Ali Bongo : un exil et des questions

Ali Bongo Ondimba à son arrivée à Luanda avec sa famille. © DR

Sortis des geôles le mercredi 14 mai 2025, selon Eddy Minang, procureur général près la Cour d'appel judiciaire de Libreville, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin sont arrivés dans la nuit de jeudi à hier à Luanda, en Angola, à bord d'un avion officiel angolais. Avec eux, l'ancien président de la République, Ali Bongo Ondimba.

Si ce dernier était libre de ses mouvements, comme l'avait annoncé le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au lendemain du "Coup de la libération" du 30 août 2023, son fils et son épouse avaient, en revanche, été placés en détention préventive à la prison centrale de la capitale gabonaise pour présomption de faux et usage de faux, détournement de fonds publics, complicité de détournement, corruption active, blanchiment de capitaux, concussion et association de malfaiteurs.

Sauf qu'il conditionnait son départ du Gabon à la libération de sa famille, au point qu'il avait multiplié les grèves de la faim pour attirer l'attention sur sa situation et protester contre les conditions de détention de son épouse et son fils. Sans oublier les nombreuses actions menées par leurs conseils pour amener les autorités à se pencher sur leurs cas. Depuis jeudi les choses ont évolué positivement en leur faveur, d'autant que toute la famille a pu quitter Libreville pour la capitale angolaise pour un exil.

L'annonce faite par la présidence angolaise marque bien l'issue ou du moins le succès de l'initiative du chef de l'État angolais, João Lourenço, par ailleurs président en exercice de l'Union africaine (UA), qui a enfilé le costume de médiateur auprès des autorités gabonaises, pour permettre à Ali Bongo Ondimba d'accepter d'aller où il le désirait en compagnie de l'ancienne First lady et de l'ex-coordonnateur général des affaires présidentielles, comme il l'exigeait depuis plus de 19 mois, après avoir été renversé par les militaires ayant mis fin à son magistère de 14 ans à la tête du pays, où il avait succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin 2009 après près de 42 ans de pouvoir.

Si on apprend qu'une intense implication politico-diplomatique a entouré l'issue de cette affaire, il reste maintenant à savoir quels en sont les termes, notamment quelle sera la durée ou encore si Luanda n'est que la première étape d'un exil qui attise naturellement passion, suscite moult interrogations et incompréhensions dans l'opinion. Et qu'en sera-t-il de la procédure en cours et autres ? Il faut dire déjà que depuis le vendredi 9 mai 2025, une agitation avait gagné plusieurs les milieux suite à cette affaire. Car, plusieurs sources avaient rapporté que Sylvia Bongo Ondimba et Noureddin Bongo Valentin étaient désormais assignés à résidence.

Hier, lors de sa communication, le chef du Parquet général a confirmé qu'ils n'ont quitté la prison de Gros-Bouquet de Libreville que le mercredi 14 mai dernier sur décision de la première Chambre d'accusation spécialisée qui leur a accordé une liberté provisoire, essentiellement pour raisons de santé. Non sans rappeler qu'ils avaient été "arrêtés avec onze autres personnes, à l'issue d'enquêtes qui avaient permis l'ouverture d'une information judiciaire. "

Outre les griefs cités plus haut, le magistrat a rappelé que les mis en cause sont également poursuivis pour complicité de blanchiment de capitaux, recel, trouble aux opérations d'un collège électoral, contrefaçon du sceau de l'État, usurpation de titre et de fonctions et contrefaçon des imprimés officiels des institutions. Des chefs d'accusation pour lesquels le fils et l'épouse du président déchu devraient comparaître devant la Cour criminelle spécialisée, a annoncé Eddy Minang. Une perspective qui, pour d'aucuns, semble désormais s'éloigner. Et ouvre le début d'une autre histoire…

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