Famille Ali Bongo : et maintenant ?

Lorsque les premières rumeurs liées à la sortie de la maison d'arrêt de Gros-Bouquet de Sylvia Bongo Ondimba et Noureddin Bongo Valentin circulaient, nous évoquions, dans L'Union du 12 mai 2025, le fait qu'une libération sans une reddition de comptes rigoureuse enverrait un signal désastreux pour notre pays relativement à sa volonté réelle de lutter contre la corruption et de restaurer la confiance dans les institutions.

C'est sans doute pour répondre à une grande partie de l'opinion – qui estime désormais très minces, voire nulles, les chances de juger les deux accusés pour présomption de faux et usage de faux, détournement de fonds publics, complicité de détournement, corruption active, blanchiment de capitaux, concussion et association de malfaiteurs –, que le Parquet général a tenu à s'exprimer à ce propos.

Pour le procureur général près la Cour d'appel judiciaire de Libreville, Eddy Minang, "cette décision de mise en liberté provisoire n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables".

Fort de ce qui précède, la justice gabonaise, en quête de crédibilité à l'heure de son entrée dans la Ve République, ne compte manifestement pas perdre la face devant cette affaire dominée par des influences politico-diplomatiques. Étant donné que les termes de cette libération provisoire encore connue sous le nom de libération conditionnelle ont dû être préalablement fixés par les différentes parties.

Entre autres, le fait que les accusés acceptent de respecter des conditions de comportement et donner régulièrement de leurs nouvelles auprès des agents de libération conditionnelle désignés. Ce qui devrait conduire la Chambre d'accusation d'ordonner en temps opportun la comparution personnelle des parties ou encore de leurs représentants, ainsi que l'apport des pièces à conviction, afin de vider cette affaire. Sauf à donner raison raison à ceux qui pensent qu'elle s'est completement décrédibilisée.