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Enquête

Écoles normales d'instituteurs confessionnelles : mort programmée ?

L’ENI protestante, comme toutes les autres, sont privées d’élèves. © Isaac MUKETA MUELE

L'avenir  des écoles normales d'instituteurs (ENI) des ordres d'enseignement confessionnel (protestant, catholique et Alliance chrétienne) semble désormais s'écrire en pointillés. Depuis près de cinq ans, lesdits établissements sont fermés faute d'élèves. La mesure aurait été prise par la tutelle qui a décidé également de n'ouvrir que les seules ENI publiques de Franceville et Libreville. Du coup, la pilule reste difficile à avaler pour les responsables des trois ordres d'enseignement, qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Pour tout dire, ils s'interrogent sur les réelles motivations des autorités du ministère de l'Éducation nationale à programmer ce qu'ils qualifient à tort ou à raison de "mort à petit feu de l'école confessionnel le au Gabon". C'est donc la grande désolation au niveau des directions de ces structures de formation. " Si nos écoles de formation ne fonctionnent plus, cela voudrait dire que nos ordres d'enseignement sont privés des recrutements des personnels enseignants pour ravitailler les établissements scolaires primaires et préprimaires.

La conséquence, plus tard, c'est la pénurie d'enseignants et la fermeture systématique des écoles", s'inquiète un formateur de l'École normale d'instituteurs de l'Alliance chrétienne (Eniac). Selon des sources ayant requis l'anonymat, la tutelle reprocherait aux trois ordres d'enseignement confessionnel l'absence de textes les autorisant à créer des ENI. Un argument pour le moins spécieux, estime-t-on au niveau de la hiérarchie des Églises protestante, catholique et de Alliance chrétienne. Qui objectent que, sur la base du contrat tacite partant de la création des premières classes scolaires à la mission protestante de Baraka à l'arrivée des premiers missionnaires américains en 1830, l'Église et l'État sont partenaires en matière d'éducation.

 "Depuis toujours, les deux entités ont collaboré dans ce domaine de la formation, d'abord avec les centres de formation des instituteurs (CFI), ensuite les Collèges d'enseignement normal (CEN) et, depuis 1993, les Écoles normales d'instituteurs (ENI). Pourquoi les gouvernants disent aujourd'hui que nous sommes inéligibles ?", s'interroge un inspecteur pédagogique. Mais au ministère de l'Éducation nationale, on ne l'entend pas de cette oreille-là.

Contactée hier par L'Union, un haut responsable de ce département ministériel, affirme que "nous venons de procéder à un recrutement de plus de 900 enseignants pour eux. Ils forment dans le désordre et nous imposent des recrutements non planifiés ni par la Solde, ni par la Fonction publique. Nous avons eu des réunions avec eux en disant : exprimez les besoins et nous organisons un concours unique. Et, à la fin de la formation, on affectera".

Et d’ajouter: "Il faut être clair avec les confessionnels. Ils relèvent d'abord du privé. Ce sont des établissements privés. Aucun concours public ne peut être organisé par le privé. Aussi faut-il qu'ils sachent qu'ils ont le droit d'avoir des agents de droit privé payés par leurs ressources propres. C'est pour ces derniers qu'ils peuvent organiser la formation chez eux. Nous leur avons envoyé des formateurs pour cela. Ces écoles n'ont pas été créées par l'État mais par euxmêmes".

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