L'annonce du gel des bourses à destination de certains pays faite par le chef de l'État lors de sa rencontre avec la communauté gabonaise des États-Unis, à Washington, a été diversement commentée. Certains commentaires sortant même les propos du président Oligui Nguema de leur contexte... C'est sans doute pour éviter amalgame et confusion que l'ANBG est venue repréciser les choses lundi. Soulignant que cette mesure est inspirée par les dispositions du décret 065/PR/ MES/RSIT du 12 février 2024.
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Lesquelles précisent que seules les filières dites prioritaires pour le développement national doivent bénéficier des bourses pour l'étranger, notamment pour les pays comme la France, les USA et le Canada où les frais de scolarité sont très onéreux. Et ces filières concernent la transformation des matières premières, l'agronomie, le numérique et le digital, l'aéronautique et les spécialités médicales. Voilà ce que disent les textes.
Même si au-delà des textes, le président de la République a soulevé une autre réalité : les compatriotes formés dans ces pays (surtout aux USA) avec l'argent du contribuable gabonais, ont tendance à rester dans leur pays d'accueil au lieu de rentrer servir le Gabon qui a financé leurs études. Du coup, et très logiquement, le Gabon se retrouve perdant. Mais ça, c'est un autre débat...
Revenons au décret relatif aux conditions d'attribution des bourses pour les pays cités ci-dessus. Ceci pour s'interroger si depuis 2024, seuls les étudiants dans les filières retenues obtiennent des bourses pour les pays cités ci-dessus. Il nous est difficile de répondre par l'affirmative. Dans ces pays, le Gabon continue d'envoyer des étudiants boursiers dans des filières autres que celles définies par le décret 065/PR/MES/RSIT de février 2024, preuve que ce texte n'est pas rigoureusement appliqué. Il y a encore des passe-droits (dossiers venus d'en haut), ou une "organisation mafieuse" au niveau même de l'ANBG.
Du coup, d'aucuns se demandent de quels mécanismes disposera la Commission d'attribution des bourses pour veiller à l'application stricte de ce décret. Tout comme il serait judicieux que l'État mette en place des mécanismes pour contraindre les étudiants formés à ses frais de revenir le servir. Une sorte de contrat gagnant-gagnant.
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