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Économie

Corruption : une lutte à petits pas ?

La lutte contre la corruption doit aller au-delà des simples campagnes de sensibilisation. © DR

Entre 2021 (27e) et 2024 (32e, 135e mondial), le Gabon a dégringolé de sept places au classement des États africains de l'indice de la perception de la corruption publié régulièrement par Transparency international. Pire, s'agissant toujours du classement des pays du continent les plus perméables à la criminalité économique et financière pour le premier trimestre 2025, notre pays se retrouve à la 153e place (42e en Afrique).

Il ne fait aucun doute, à la lumière de cette position peu élogieuse, que la corruption continue de s'enraciner au Gabon. Et donc que la lutte contre ce fléau semble de moins en moins efficace, nonobstant ces campagnes de sensibilisation régulièrement organisées par la Commission nationale de lutte contre la corruption et l'enrichissement illicite (CNLCEI), à l'effet de moraliser la vie publique, à l'instar de la commémoration de la Journée africaine, le 11 juillet dernier. Face aux résistances, des actions répressives paraissent plus indiquées.

En somme, des actions complémentaires entre l'organe public précité, l'Agence judiciaire de l'État et les entités judiciaires compétentes. Jusqu'ici, l'on n'assiste qu'à des opérations initiées par les autorités politiques comme "Scorpion" et "Mamba" qui ont abouti à l'interpellation et à l'incarcération de plusieurs cadres de l'administration et d'entreprises publiques.

Alors Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, lors d'une rencontre organisée l'année dernière à l'amphithéâtre de l'immeuble Arambo, dénonçait déjà l'ampleur de ce phénomène à tous les niveaux. Non sans pointer du doigt un certain nombre de secteurs, dans une sorte de relation incestueuse avec des personnes chargées d'une mission de service public. Et d'insister sur la mise en place de mesures drastiques pour réprimer corrompus et corrupteurs.

Vendredi dernier, le vice-président du gouvernement, Hugues Alexandre Barro Chambrier, a réitéré cette nécessité. Sans doute a-t-il compris qu'au-delà de la sensibilisation, la répression est essentielle pour lutter contre la corruption dans notre pays. Voire urgente pour parvenir à mettre fin aux pratiques qui minent la justice sociale, ruinent la confiance publique et compromettent le développement. Et c'est à la justice aussi de jouer sa partition, notamment au niveau des parquets car il s'agit d'une "responsabilité collective", selon M. Barro Chambrier.

"Il faut que nous fassions véritablement preuve de sincérité, d'engagement et d'actions dans le combat contre ce mal. Nous devons rompre avec cette politique de l’autruche, partout où la corruption et l’indignité tentent de se mettre en place dans notre pays", a lancé le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l'enrichissement illicite, Nestor Mbou. Cette année, l'évènement a été organisé sous le thème "promouvoir la dignité humaine dans la lutte contre la corruption".

Il est en droite ligne avec la volonté du Gabon de combattre la corruption dont l'impact est négatif sur le développement social et économique. Les pouvoirs publics doivent tout mettre en œuvre pour permettre aux organisations de la société civile, aux partenaires sociaux, aux citoyens et aux médias de jouer leur rôle en demandant des comptes aux gouvernants", a évoqué le vice-président du gouvernement, qui a réitéré l'engagement de l'Exécutif à rompre avec l’impunité pour "restaurer la justice sociale et la confiance publique". 

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