Sur scène, onze femmes – symboles de résistance et de résilience jouant leur propre rôle – racontent leur combat contre la maladie, mais aussi contre le regard social, l’abandon familial et l’injustice administrative, notamment celle de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), accusée de ne plus prendre en charge les traitements anticancéreux.
Dans une Chambre de commerce prise d’assaut par les mélomanes, la mise en scène explore tour à tour le mépris social et les préjugés mystiques autour du cancer, les recours désespérés à la médecine traditionnelle, le manque d’humanité du personnel médical et, surtout, la douleur des pertes qui ponctuent le parcours des patientes.
Entre fiction et réalité, la frontière est si ténue qu’on ne sait parfois plus où commence le jeu et où finit la vie. Mais à travers leurs récits, les Phénix proclament un message fort : assez de la honte, assez des tabous — place à la parole et à la solidarité. Une solidarité saluée par le directrice de la chambre de commerce Danielle Biwaou, très émue et à qui la pièce a rappelé l’importance du soutien collectif envers les femmes touchées par le cancer du sein et du col de l’utérus.
Pour l’Association pour le soutien et l’aide aux femmes atteintes de cancer (Asafac), pari tenu. Sa présidente, Jeanne-d’Arc Nkong-Ndes, estime qu’il était essentiel de mettre en lumière la détresse des femmes confrontées à des traitements devenus inaccessibles, du fait d’une CNAMGS en difficulté. Elle rappelle aussi que le message demeure inchangé : le dépistage précoce reste la clé pour sauver des vies.
Mme Nkong-Ndes souligne par ailleurs que, le taux d’incidence du cancer ne cessant d’augmenter, il faut renforcer la sensibilisation à tous les niveaux : sociétal, pour briser les tabous ; médical, pour encourager une approche plus humaine ; et familial, pour un meilleur accompagnement des malades.
Le théâtre devient ainsi, pour la présidente de l’Asafac, un outil de vérité et de guérison collective. En donnant la parole aux femmes touchées, l’association redonne un visage et une voix à celles qui luttent ou qui sont parties, rappelant à chacun que le cancer est une réalité de laquelle il ne faut pas détourner le regard.
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