Jérémie Nze Biang : le management à l'africaine

Physique modeste, la force et le charme du désormais Dr Jérémie Nze Biang sont dans son potentiel. L'homme appartient à cette génération de professionnels qui misent sur la compétence avant tout. Après 14 années d’expérience, il a récemment renforcé son profil avec un doctorat professionnel en stratégie et management, obtenu à la European international university de paris. Objectif : consolider sa crédibilité scientifique sur un parcours professionnel ancré dans la pratique

Son idée ? Mettre à disposition des décideurs africains privés ou publics des compétences techniques et pointues en termes de compréhension des enjeux continentaux, des dynamiques mondiales, innovation dans le traitement des problématiques spécifiques à nos populations africaines. Des réponses qui existent sur le continent, au Gabon. '' Encore faut-il que les experts africains se mettent au service de leurs marchés », confie-t-il.

Et le Dr Jérémie Nze Biang veut apporter sa pierre à cet édifice.

D'aucuns voient ainsi en lui, la figure montante du consulting technique et du management stratégique en Afrique centrale. D'autres estiment qu'il incarne une nouvelle génération de leaders africains à la croisée de la rigueur scientifique, de la vision stratégique et de l’engagement pour un développement durable et inclusif.

Comment en arrive-t-il là ? Jérémie découvre l'ingénierie du management à l'école ensuite la peaufine sur le terrain notamment chez Deloitte, l’un des plus grands cabinets mondiaux d’audit et de conseil.

Tout a commencé pour Jérémie dans les compétitions d'affaires auxquelles il participe et via lesquels il réunit plus de 24 millions de francs CFA pour lancer Okoumea Gabon, une entreprise dédiée à la promotion des parcs nationaux et à la valorisation de l’écotourisme. Des premiers succès qui ont assis sa réputation d’entrepreneur soucieux de l'économie verte et de durabilité tout en créant de la richesse.

Sans cesser l'entrepreneuriat, il poursuit son parcours au ministère du Budget et des Comptes publics, au sein du Programme d’appui institutionnel et développement des ressources humaines (PAI-DRH). Il y contribue à la mise en place de procédures internes et à la conception d’un modèle économique pour le financement des coopérants cubains du secteur santé.

Après cette immersion dans la sphère publique, il rejoint Global Mind Consulting, puis Deloitte Gabon, où il participe à plusieurs missions de restructuration et de stratégie d’entreprise. Des expériences qui lui permettent d’affiner sa compréhension des enjeux de compétitivité dans un environnement économique africain en mutation.

Aujourd’hui, directeur développement et organisation de Global forest environment consulting (GFEC), un cabinet de conseil spécialisé dans les domaines de l’environnement et du développement durable, l'homme continue de se déployer. Et dès son arrivée, le cabinet a engagé une réorganisation interne et renforcé sa présence dans les secteurs pétroliers, minier et des infrastructures.

Mais le Dr Nze Biang veut et voit plus loin et même plus grand. Aussi, le nouveau docteur s’est-il distingué par des travaux de recherche appliquée portant sur l’évaluation et l’amélioration de la performance organisationnelle des cabinets de consulting technique en Afrique centrale. Une thématique novatrice qui interroge les modèles de gouvernance, les dynamiques de croissance et les leviers de compétitivité des structures africaines dans un contexte de transition économique et institutionnelle.

De quoi se distinguer et assumer le statut d'homme pétri de compétence qu'il est ? En tout cas le Dr Nze Biang plaide pour une plus grande reconnaissance des compétences africaines. "Nous avons les outils, les savoirs et les talents pour concevoir nos propres modèles ", affirme-t-il.

Reste à savoir si les marchés, publics comme privés, feront le pas de la confiance. Vivement que les décideurs Africaines donnent l’opportunité aux talents locaux de s’exprimer. Certains pays l’ont démontré à l’instar du Bénin récemment, mais la proportion est encore faible. Aussi appelle-t-il ardemment à ''faire l’Afrique par le talent africain''.