Passé le moment de sidération qu'ont pu provoquer les accusations du président américain Donald Trump, Pretoria a réagi. Et c’est une réponse qui se veut chiffrée. L’Afrique du Sud ne fait pas face à un "génocide blanc" et les affirmations selon lesquelles la plupart des victimes de meurtres dans les fermes sont blanches constituent une déformation des statistiques, a déclaré hier le ministre de la Police sud-africain, Senzo Mchunu.
La théorie du complot sur le génocide est "totalement infondée et totalement non étayée", a-t-il affirmé. De quoi rejeter les propos de Donald Trump, qui a de nouveau soutenu lors d’un entretien mercredi avec le président Cyril Ramaphosa que " des milliers " d’agriculteurs blancs avaient été tués (lire ci-dessus). "La question des homicides dans le pays a toujours été déformée et rapportée de manière déséquilibrée", a déclaré le ministre de la Police devant des journalistes. "La vérité est que les meurtres dans les fermes ont toujours inclus des Africains (noirs, ndlr) et en plus grand nombre" que les blancs, a ajouté Senzo Mchunu. Présentant les statistiques trimestrielles de la criminalité, il a indiqué que deux propriétaires de fermes avaient été assassinés entre janvier et mars 2025, tous deux noirs.
Le ministre Senzo Mchunu a expliqué que si la police ne catégorise habituellement pas les crimes par race, elle a fait exception pour les meurtres dans les fermes "dans le contexte des accusations de génocide contre les populations blanches". Pour "montrer une image plus complète", la police inclura de nouvelles catégories dans ses statistiques pour distinguer les meurtres commis en zones rurales, en milieu urbain et dans les fermes, a-t-il précisé.
Les chiffres relevés entre janvier et mars en Afrique du Sud ont montré une baisse de 12 % du nombre de meurtres par rapport à la même période l’année dernière, avec 5 727 personnes tuées, dans un pays qui compte plus de 64 millions d’habitants. Les victimes sont majoritairement de jeunes hommes noirs vivant en zones urbaines. Bien loin des fantasmes de la Maison-Blanche, donc.
random pub
