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Économie

Ports du futur : l’OPRAG amorce sa renaissance logistique au cœur de l’Africa Ports Forum

Directeur général de l’OPRAG, Martin Boguikouma | DR

C’est avec un ton résolument ambitieux que le directeur général de l’OPRAG, Martin Boguikouma, a ouvert l’édition 2025 de l’Africa Ports Forum, qui se tient actuellement au Gabon. Devant un parterre d’experts, d’investisseurs et de décideurs venus de tout le continent et d’ailleurs, le patron des ports gabonais a présenté une vision claire : faire de l’OPRAG un catalyseur moderne de la transformation logistique du pays.

Dans son allocution, Martin Boguikouma a d’abord salué la volonté politique portée par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, et le soutien actif du ministre d’État aux Transports, Ulrich Manfoumbi-Manfoumbi. " La vision transformatrice de nos plus hautes autorités irrigue l’ensemble de notre action ", a-t-il déclaré.

Reconnaissant sans détour le poids du passé et les années de sous-investissement ayant affaibli le rôle régional du Gabon dans les flux maritimes, le directeur général a posé un diagnostic franc. " Nous ne pouvons prétendre à l’excellence sans lucidité. Le Gabon est resté trop longtemps un simple point de transit ", a-t-il affirmé. Le cap est donc fixé : transformer l’OPRAG d’une simple administration en orchestrateur d’un écosystème logistique complet, structuré autour de la stratégie Gabon Smart Ports 2030.

Cette stratégie, loin d’être un effet d’annonce, repose sur des chantiers concrets : la mise en place d’un guichet unique numérique pour fluidifier les opérations portuaires, l’harmonisation tarifaire pour renforcer la transparence, et surtout, une nouvelle gouvernance intégrant performance privée et supervision publique.


L’innovation majeure réside dans l’approche dite de " spécialisation intelligente par corridor logistique ". Il s’agit de développer des infrastructures et services adaptés à chaque filière stratégique – bois, hydrocarbures, minerais, agro-industries – afin de maximiser l’impact des investissements. " Chaque filière doit pouvoir s’appuyer sur un corridor intégré, doté d’infrastructures calibrées et de compétences spécialisées ", a insisté Martin Boguikouma.

À cet effet, un programme ambitieux de formation est en cours pour doter le Gabon de ressources humaines capables de répondre aux exigences techniques du secteur portuaire de demain.


Au-delà des infrastructures, la mutation de l’OPRAG passe par une refonte de son modèle économique. Un Fonds de compensation et un système de suivi des concessions sont en cours de déploiement pour sécuriser les investissements et améliorer la gouvernance. Parallèlement, une politique tarifaire incitative vise à aligner les intérêts des différents acteurs autour d’un même objectif : l’excellence opérationnelle.


Point d’orgue de cette nouvelle vision : le port en eau profonde de Mayumba. " Ce projet n’est pas une simple extension de capacité. Il s’agit de faire de Mayumba un hub stratégique des flux Est-Ouest et Nord-Sud ", a expliqué M. Boguikouma. Ce port, à la fois catalyseur industriel et levier d’intégration régionale, incarne l’ambition du Gabon de s’insérer pleinement dans les chaînes de valeur mondiales.


Enfin, le DG de l’OPRAG a rappelé que cette modernisation ne peut se faire au détriment de l’environnement ni de la sécurité. L’adhésion à l’Architecture de Yaoundé en matière de sécurité maritime et l’engagement pour une logistique décarbonée font partie intégrante du plan de transformation.

L’édition 2025 de l’Africa Ports Forum consacre ainsi l’entrée du Gabon dans une ère nouvelle, où ses ports ne seront plus seulement des points de passage, mais de véritables plateformes logistiques au service du développement national et continental.

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