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Politique

Plaine Orety : Bilie-By-Nzé dénonce « une punition collective » et engage des avocats pour les familles expulsées

Alain-Claude Bilie-By-Nze

Devant un parterre de journalistes, il a dénoncé une « injustice manifeste » et une « brutalité d’État » contre des populations qu’il estime abandonnées, mal informées et injustement traitées.

« Ce qui se passe à Plaine Orety n’est pas une opération d’assainissement urbain, c’est une punition collective », a-t-il martelé. S’exprimant en tant que citoyen engagé, et non en tant que candidat – « Je ne suis pas candidat. Il n’y a pas d’élection », a-t-il précisé – Bilie-By-Nzé a annoncé avoir mandaté trois avocats pour accompagner les familles impactées. Une démarche qu’il justifie par la nécessité de rétablir la justice : « S’il y en a qui sont dans le besoin d’être accompagnés, ce sera fait. »

L’ancien chef du gouvernement s’insurge contre la manière dont l’État mène cette opération, sans clarté sur les indemnisations, ni respect du droit. « Le gouvernement est incapable de diffuser la liste des personnes indemnisées », déplore-t-il, évoquant même sa propre famille touchée par les destructions : « Mon oncle habitait là, avec ses enfants. Une croix a été mise sur sa maison, il a saisi la justice. Le tribunal n’avait pas encore statué, et on est venu casser. »

Il rappelle que la logique d’un projet de développement passe par un processus structuré, avec relogement et indemnisation. « Je ne connais aucun projet financé par un bailleur institutionnel sans enquête sociale préalable », affirme-t-il, citant les exemples de la Transgabonaise ou de la voie de contournement où les populations avaient été identifiées, indemnisées, et accompagnées avant les démolitions.

Mais à Plaine Orety, déplore-t-il, l’approche est différente : « Ce ne sont pas des bulldozers qui détruisent, ce sont des vies qu’on brise ». Pour lui, le cœur du problème n’est pas juridique, mais moral : « Il y a d’un côté la loi, de l’autre la justice. La loi sans la justice, c’est la barbarie. »

Le projet d’aménagement urbain invoqué par le gouvernement – la construction d’une cité administrative – ne convainc pas Bilie-By-Nzé. Il remet en question son emplacement, son opportunité, et surtout l’absence d’alternative : « La cité Bikele Nzong a été construite pour reloger les populations. Pourquoi cela n’a-t-il pas été fait avant de casser ? »

S’adressant directement au président de la République, il a lancé un appel grave : « Si dans ta capitale, on peut raser des quartiers entiers sans que tu sois au courant, c’est que tu ne mérites pas d’être président. Et si tu mérites d’être président, alors tu ne peux pas laisser faire cela. »

Face à ceux qui défendent l’opération au nom de l’application de la loi, il oppose une autre vision du pays : « Un pays ne se construit pas à coup de brutalité. On peut assainir sans déshumaniser. On peut bâtir sans détruire des vies. »

Enfin, Bilie-By-Nzé a appelé à l’éveil des consciences et à la solidarité nationale : « Le feu qui brûle la case du voisin peut aussi atteindre la vôtre. Nous devons refuser la confiscation de notre avenir. Le Gabon mérite mieux. »

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