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Économie

Machel Nguema : "On ne bâtit pas seulement avec du ciment, on bâtit aussi avec une parole tenue"

Machel Nguema, directeur de MN-Industries.

L’Union. Vous venez de livrer la résidence du gouverneur à Tchibanga dans un délai de six semaines. C’est un exploit dans le secteur du BTP…

- Machel Nguema : C’est un honneur pour nous d’avoir été choisis pour réhabiliter ce symbole de l’État. Un bâtiment historique, chargé d’histoire, celle du Gabon et de la province. Le président Omar Bongo y avait reçu le président Mobutu en 1976. La résidence était à l’abandon depuis des années. Le chef de l’État a dit : "Ça suffit" ! Il a été clair :" Si personne n’agit, j’irai moi-même y dormir." Cette phrase nous a donné le ton.

Le chef de l’État a donc visité les lieux le 29 août. Que retenez-vous de ce moment ?

- Une fierté collective. Voir le président sourire, satisfait, c’était la plus belle des récompenses. Ce jour-là, j’ai vu mes équipes relâcher la pression d’un coup. Nous avons travaillé jour et nuit, sous stress, dans des conditions parfois très dures. Notre jeune chef de projet, ingénieur en génie civil, était sollicité de toutes parts. Charpentiers, plombiers, maçons, électriciens… chacun a donné le meilleur. On n’a pas juste livré un bâtiment, on a livré un symbole.

Ce chantier avait un délai initial de 9 mois. Comment avez-vous réussi à le ramener à 6 semaines ?

- Quand l’urgence républicaine parle, il faut répondre. Le défi était de taille, mais nous avons mobilisé tous nos moyens, nos ressources humaines et techniques. C’est aussi une manière pour nous de montrer que les entreprises locales gabonaises sont capables de livrer à temps, avec qualité.

Le public connaît surtout MN‑Industries pour les routes et le transport minier. Ce saut vers le génie civil, c’est nouveau ?

- (Sourire) Pas du tout. MN‑Industries est une société de BTP au sens large. C’est vrai que nous avons concentré nos débuts sur l’entretien routier et le transport minier, et aujourd’hui, sans prétention, nous sommes devenus l’un des leaders du secteur sur ces segments. Mais le bâtiment, le génie civil, les ouvrages symboliques font aussi partie de notre ADN. Le chantier de Tchibanga en est la preuve.

Justement , sur la partie transport minier, vous êtes toujours en partenariat avec la Comilog ?

- Oui, bien sûr. Et qui ne rêve pas de travailler avec la Comilog ? Ils sont exigeants, rigoureux, mais cela nous pousse à progresser. Aujourd’hui, nous sommes un partenaire fiable, respectueux de leurs standards, et cela fonctionne bien.

Et concernant l’activité de Makokou ? On parle d’un arrêt…

- L’activité y est effectivement suspendue depuis plusieurs mois. Mais comme vous le savez, une procédure est en cours et, pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons pas encore nous exprimer. Ce que je peux vous dire, c’est que nous respectons toutes les procédures en vigueur, et que nous restons sereins.

Durant la visite présidentielle, nous avons vu le chef de l’État vous confier publiquement trois nouveaux chantiers…

- Oui, tout à fait. Et pas seulement devant vous, c’était devant tout le monde ! Le président nous a publiquement confié la réhabilitation des gouvernorats de Libreville, Port-Gentil et Lambaréné. C’est un immense honneur, mais aussi une immense responsabilité. Ce sont des symboles. Et notre devoir, c’est de leur redonner vie avec sérieux, rigueur et engagement.

Quel a été l’état d’esprit de vos équipes durant le chantier, et au moment du passage présidentiel ?

- Honnêtement ? Ils étaient tous très nerveux (il rit). C’était intense. Du matin au soir, tout le monde était sous pression. Notre chef de projet était très sollicité. Mais dès que le président est arrivé, c’était comme une libération. Nous avons vu des sourires, des soupirs de soulagement. Faire sourire le chef de l’État, c’était la seule chose qui comptait ce jour-là. Je tiens à saluer tous ceux qui ont travaillé, qu'il soit question des plombiers, des charpentiers, des maçons ou encore des électriciens… Ce chantier a été une école de résistance et de dépassement.

Certains disent que ce chantier pourrait marquer un tournant pour MN‑Industries. Le pensez-vous aussi ?

C’est probable. Ce chantier a une forte charge symbolique. Il montre que MN‑Industries sait répondre à des enjeux d’État. Ce que j’en retiens surtout, c’est que nous avons tenu parole. J’avais dit à vos confrères de revenir dans six semaines… et six semaines plus tard, la promesse est là, en dur, en béton, en drapeau hissé. C’est ça, pour moi, être une entreprise citoyenne. On ne promet pas, on livre. Car on ne bâtit pas seulement avec du ciment, on bâtit aussi avec une parole tenue.

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