Le dernier Conseil des ministres a montré la volonté de l'Exécutif de réorganiser à tout prix l’économie locale, notamment celle de proximité. Pour ce faire, le gouvernement a décidé de s'attaquer au commerce informel, secteur très dynamique et rentable, en vue d’en réajuster les contours. Une décision critiquée notamment par certaines communautés qui estiment leurs ressortissants visés. Mais, le Gabon est-il le premier pays à entreprendre une telle démarche, à pratiquer cette forme de ''protectionnisme économique'' ? La réponse est simplement non.
En effet, d'autres pays, comme la Tanzanie – qui a décidé d’interdire aux non-Tanzaniens de posséder et de gérer des petites entreprises dans différents secteurs –, la République démocratique du Congo (RDC) en 1979 (ordonnance-loi n°79-021 du 2 août 1979, portant réglementation du petit commerce), ont par exemple eux aussi appliqué de telles mesures en vue de favoriser l’emploi local.
Même la France, pourtant réputée pour son ouverture, verrouille certains métiers : infirmiers, avocats, médecins, pharmaciens, experts-comptables, architectes, notaires, huissiers de justice, dirigeants de transport de fonds, de gardiennage ou de débit de tabac, selon l'Observatoire des inégalités. "5,4 millions d’emplois demeurent fermés aux étrangers non ressortissants de l’Union européenne, l’équivalent de près d’un emploi sur cinq en France. Pour l’essentiel (4,1 millions), il s’agit de postes de la fonction publique ou parapublics, mais plus d’un million d’emplois du secteur privé sont aussi difficilement accessibles aux étrangers du fait des conditions de diplôme requises ou d’une procédure d’autorisation préalable nécessaire pour exercer ces métiers", explique cet organisme.
En Thaïlande, ce sont 27 professions interdites aux travailleurs étrangers (sculpture sur bois, conduite de véhicules à moteur, à l'exception des chariots élévateurs à fourche, vente aux enchères, taille de pierres précieuses, coupe de cheveux ou salon de beauté, tissage à la main de vêtements, etc.).
Ces références suffisent donc à rappeler qu'au Gabon, comme dans de nombreuses contrées, les gouvernements veulent, à travers divers mécanismes, encadrer et créer les conditions d’une concurrence plus juste et loyale dans des secteurs en perpétuelle mutation.
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