Comme ses prédécesseurs, Steeve Saurel Legnongo, dans son entretien à L'Union, a concentré son analyse sur les délestages, les coupures d'électricité et l'état critique des barrages à sec, reléguant au second plan les problèmes persistants de relation client, notamment les compteurs à prépaiement EDAN et les litiges de facturation.
Pour la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG), l'installation des compteurs EDAN pour l'électricité est un levier stratégique visant à garantir le recouvrement immédiat des créances et à améliorer sa trésorerie, face aux impayés chroniques.
Cependant, l'adoption par les ménages est loin d'être un succès unanime. Les utilisateurs se plaignent régulièrement d'une perception de surconsommation ou d'un prix de l'énergie jugé trop élevé. Cette perception est souvent brouillée par la multiplicité des taxes (TVA, Redevance compteur, etc.) intégrées au coût du crédit, ce qui réduit drastiquement l'unité réelle d'énergie disponible perçue par l'abonné. Même si toutes les taxes ne sont pas du fait de la SEEG. Parallèlement, les tensions avec les agents de la SEEG restent monnaie courante pour les abonnés équipés de compteurs classiques.
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S'agissant des "autres" compteurs dévolus à l'eau, les litiges de facturation constituent un foyer de tension permanent. Les plaintes de surfacturation abusive et inexplicable sont récurrentes, entraînant des situations dramatiques où des foyers se retrouvent avec des montants parfois multipliés de manière arbitraire. Face à la contestation ou au refus de paiement, la menace de coupure ou de blocage du compteur demeure le principal – et redouté – levier de pression de la SEEG.
Aujourd’hui, l'arrêt des délestages est un impératif social et économique absolu qui éclipse temporairement les préoccupations de facturation et de compteurs. Néanmoins, la résolution des litiges et l'amélioration de la transparence du système EDAN et des compteurs d’eau sont aussi des piliers essentiels pour rétablir la confiance. Car au-delà des fraudes qu'il a évoquées, c’est toute une ma a organisée autour de la distribution et l'installation des compteurs (qu'il s'agisse des derniers modèles EDAN ou des compteurs d'eau) qui semble prospérer impunément.
A l’heure actuelle, obtenir un compteur relève du parcours du combattant, tant les pratiques corruptives s’imposent comme une norme au sein de certains services de la SEEG. Des mesures concrètes à prendre pour démanteler ces réseaux sont attendues, sinon, doivent être renforcées . Les problèmes de facturation et d'EDAN constituent une "crise secondaire" et nécessitent des réformes tout aussi urgentes pour apaiser le quotidien des Gabonais. Le redressement de la SEEG ne peut être complet sans une relation client saine et des tarifs clairs, fondés sur la transparence et l'éthique.
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