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Économie

Transformation locale du manganèse : Eramet accepte

Reçu par le chef de l’Etat, le groupe Eramet a réaffirmé son engagement à accompagner le Gabon. © DR

La compagnie minière de l'Ogooué (Comilog) s'aligne finalement sur la décision prise par l'État gabonais, lors du Conseil des ministres présidé le 30 mai dernier par le chef de l'État, Brice Clotaire Oligui Nguema, de ne plus exporter de manganèse à l'état brut dès le 1er janvier 2029. Ce, au profit d'une transformation locale à forte valeur ajoutée.

C'est ce qui ressort de l'importante séance de travail qui a eu lieu, hier, autour du président de la République, entre le gouvernement et des hauts responsables du groupe français Eramet, dont Comilog est la filière au Gabon. L'on a souvenance que dès l'annonce de cette mesure historique, le géant minier français avait affiché une attitude traduisant une forme de rejet de cette grande ambition.

L'entretien entre Brice Clotaire Oligui Nguema et la délégation d'Eramet intervient au lendemain de la tenue du premier comité stratégique de la Commission interministérielle de suivi de la mise en œuvre du projet intégré de transformation locale du minerai de manganèse. Finies donc les réticences de départ. Partenaire traditionnel, Eramet/ Comilog se met aux côtés du Gabon qui a décidé d'amorcer sa transition d'un secteur minier de rente vers une industrialisation plus poussée.

Une façon clairement exprimée par notre pays de reprendre sa souveraineté sur les ressources de son sous-sol, de bâtir une industrie minière compétitive en lieu et place d'un système de rente et de poser peu à peu les jalons d'une croissance dynamique et d'un développement économique global et durable. L'opérateur économique s'est également engagé à transformer localement 2 millions de tonnes de minerai en alliage. Autres annonces : laComilog doit construire un nouveau siège au Gabon, la comptabilité d'Eramet doit être désormais basée ici et la commercialisation se fera dans notre pays.

De même, les postes de directeur général de la Comilog et de la Setrag, ainsi que de responsable des ressources humaines reviennent au Gabon. Enfin, les ventes du minerai doivent être versées dans un compte bancaire domicilié au Gabon. Il importe de rappeler que la transformation locale du manganèse n'a pas commencé aujourd'hui. Ce qui se concrétise désormais n'est que le résultat d'une réflexion stratégique qui date de plusieurs décennies.

Une réflexion qui a d'ailleurs abouti à la création de l'École des mines et de la métallurgie de Moanda du Gabon (E3MG) et, surtout, la construction, en 2015, du Complexe industriel de Moanda (C2M) en 2015, pour la transformation à hauteur de 100 000 tonnes d'alliages de manganèse. Après avoir longtemps détricoté tous les projets, l'entreprise n'a eu d'autre choix que de se soumettre à la volonté irréversible d'un pays connu pour ses gisements exceptionnels.

L'ambition est grande derrière ce projet, en termes de création d'emploi, de contribution du manganèse au PNB du Gabon et de rentabilité économique. Il est vrai que Gabon dispose déjà d'une expertise dans l'ensemble des métiers autour de cette ressource minérale. Il n'a manqué que la volonté et la détermination. Désormais, il est fondamental d'équilibrer les relations entre partenaires, en pensant aux intérêts du pays et de son peuple.

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