Tout enfant poursuivi dans une affaire pénale est reçu par un juge d’instruction, en présence de ses parents, pour comprendre les raisons profondes de ses actes '', expliquait récemment Naïké Maganga, juge de la juridiction de l'enfant au tribunal de Libreville. C'était lors d’une formation récemment organisée par l'association Arc-en-ciel pour outiller les acteurs de la protection des enfants à Libreville, à la lutte contre les violences faites aux enfants.
Ce processus, entamé dès le commissariat par des agents spécialisés, seuls habilités à recevoir ces enfants, vise moins la sanction que la réinsertion du jeune.
Dans certains cas, a-t-elle expliqué, les enfants mis en cause pour vol avouent avoir agi par frustration. ''Nous, on vole parce que papa ou maman ne nous achète pas les habits qu’on veut. Nous aussi, on veut être stylés.'' Des révélations qui poussent la justice à impliquer davantage les parents dans la compréhension des besoins non exprimés de leurs gosses.
Et, lorsque persistent des zones d’ombre, le tribunal fait appel à l’association Arc-en-ciel, partenaire essentiel dans la conduite d’enquêtes sociales. D'où d'ailleurs les formations récemment organisées par cette association à l'endroit des acteurs de la protection de l'enfant pour aider à combattre le mal en amont.
Ainsi, leur travail ou du moins leur implication, ''nous permet de rendre des décisions plus objectives et humaines'', souligne Mme Maganga. En cas de danger, l’enfant peut être temporairement placé dans un centre d’accueil, notamment Arc-en-ciel, avec un suivi bimensuel de son évolution.
Côté civil, la procédure débute souvent par une dénonciation. Ce peuvent être les parents, les voisins ou les enseignants qui signalent des cas de violence, fugue ou maltraitance. ''Lorsque la situation est critique, nous organisons une audience en urgence pour entendre l’enfant et prendre une décision immédiate. ''
Mais, il faut savoir que même en détention, l’enfant bénéficie d’un encadrement distinct des adultes et d’un accès à l’éducation. ''La prison n’est pas une punition, c’est un lieu de transition pour apprendre à mieux vivre en société.''
Cette approche globale, conjuguant justice, protection sociale et collaboration associative, reflète une volonté qui est celle de ne jamais perdre de vue qu'un enfant en conflit avec la loi reste avant tout une vie à reconstruire.
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