Jusqu'a quand ? C'est la question qui taraude les esprits des Gabonais et des Gabonaises aujourd'hui, en raison des défaillances affichées, une nouvelle fois, par la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG), responsable des délestages dans le Grand Libreville depuis deux semaines.
Rattrapée par son manque d'investissement depuis des décennies, ses équipements vétustes, son management inefficace, la SEEG est réellement dans une impasse. Pourquoi la situation pourrait durer ? Si on s'en tient à la SEEG qui se dit "consciente de cette situation" et "appelle les populations à la compréhension et réaffirme son engagement à garantir un service public de qualité, fiable et sécurisé", d'autres facteurs rendent l'équation plus complexe.
En effet, ce nouveau dysfonctionnement technique n'a rien de rassurant, dans la mesure où il va nécessiter d'importants travaux. Les équipes, déjà à pied-d’œuvre selon nos informations, pourront-elles rétablir le réseau de distribution dans un bref délai ? Rien n'est moins sûr, car les câbles sectionnés se situent dans le réseau sous-marin.
Pis, malgré l'absence d'un calendrier de coupures établi par la SEEG, les ménages devraient encore s'attendre à des jours sombres. Pourtant, suite aux délestages d'électricité qui se sont accentués en fin d'année dernière, les plus hautes autorités du pays, en tête desquelles le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, n’ont de cesse de rechercher des réponses concrètes aux défis énergétiques auxquels fait face notre pays.
Si la réponse – au moins en partie – avait été trouvée avec le turc Karpowership, grâce à ses centrales flottantes, un autre problème, celui du câble de distribution de la SEEG, n'avait pas été considéré avec toute l'attention qu'il méritait. De fait, ne répondant plus aux normes, ce dernier devait faire l'objet d'une maintenance par les équipes de l'administration provisoire, mais à la surprise générale, les techniciens n'avaient pas levé le petit doigt.
" Dèslors qu'on décide d'intégrer une installation à forte capacité, il faut s'assurer d'avoir des équipe - ments qui répondent aux standards internationaux. On ne rigole pas, c'est de la haute tension. Et le résultat auj ourd'hui montre bien qu'i l y a de l'énergie qui est produite mais qui malheureusement ne peut pas être distribué", souligne un expert du domaine.
De plus, sachant que ces délestages sont causés par l’augmentation de la consommation en électricité, la surcharge des installations conduisant à la multiplication des incidents sur le réseau, l’absence d’investissements structurants depuis de nombreuses années, l’augmentation des besoins énergétiques, l’obsolescence des ouvrages et, parfois, par le sabotage des centrales thermiques, notamment celle d’Alenakiri, à quoi ont servi les nombreux financements de l'époque ?
Des travaux de maintenance du réseau n'ont-ils donc pas été réalisés ? Les audits commandés publiquement feront-ils l'objet d'une large publication ? Pourquoi un tel silence au niveau de la SEEG sur le travail qui est fait actuellement pour sortir de ce marasme ?
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