Justice : comme une vieille rengaine

Si on ne sait plus par quel bout prendre le problème, c'est justement parce que sa persistance le rend quasi insoluble. Et pourtant, l'espoir demeure que le cours n'est pas aussi irréversible. Et c'est ce qui fonde l'optimisme de plus d'un, en l'occurrence les plus hautes autorités du pays qui n'ont eu de cesse d'inviter au ressaisissement des magistrats vautrés dans une certaine incurie.

--

À LIRE : Justice : haro sur les comportements déviants !

--

En effet, il ne se passe pas une opportunité (rentrée judiciaire, session du Conseil supérieur de la magistrature, Conseil des ministres) sans que le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, manifeste une sorte d'agacement devant les dérives qui entachent le fonctionnement des institutions judiciaires. Lui ont souvent emboîté le pas : le ministre de la Justice, le Premier président de la Cour d'appel, celui de la Cour de cassation qui traduisent le plus souvent avec des mots justes l'impératif de "prendre le dessus sur les tentations malsaines" auxquelles les hommes de loi sont exposés.

Aux sollicitations diverses dont cet environnement professionnel est soumis doivent s'opposer les exigences de leur assermentation. S'écarter donc de ce canevas ouvre la voie à toutes sortes de compromissions qu'il est devenu urgent de circonscrire. Et force est de constater que les vieilles habitudes résistent et prennent toujours le dessus sur la volonté de changement exprimée.

La Ve République pâtira-telle aussi de ces errements, qui ont longtemps fait passer les personnels de la chaîne judiciaire pour des intouchables ? L'avenir nous le dira.